Ma décision d’arrêter à deux enfants, je l’ai prise après ma dernière poussée, lorsque ma petite dernière s’est affalée sur moi, le cordon encore attaché au placenta. Je ne me voyais plus repasser par là, j’étais épuisée. Et comblée.
Ma décision s’est renforcée avec le temps. Après 18 mois de troubles de sommeil, avec le défi de l’organisation familiale des deux parents qui ont des carrières ET des enfants, avec le corps qui a eu sa dose de claques sur la gueule après deux grossesses et deux accouchements. Pour moi, c’était assez, mon monde était complet.
« Chéri, je pense que nous serons quatre, pour toujours ». Il l’a accepté. Il a vite vu que c’était réfléchi, rationnel et pensé en considération aussi du bien-être de nos deux enfants et du nôtre. Il était d’accord.
Après 17 ans à imposer à mon corps des hormones pour la contraception, est-ce que j’allais continuer toute ma vie à calculer ma petite plaquette de pilules? Si c’est définitif, pas question! Je voulais aussi une méthode « définitive ».
J’ai abordé le sujet de la vasectomie comme on propose à son chum de passer un week-end complet à torcher la maison : c’est loin d’être agréable, mais c’est rendu nécessaire. Tu en dis quoi chéri? Entre ça et te râper la face sur l’asphalte, qu’est-ce qui t’allume le plus?
J’ai été agréablement surprise de sa réaction. « Tu t’es occupée de la contraception depuis tout ce temps. Tu as accouché deux fois et je suis à peine conscient de ce que c’est. C’est la moindre des choses. Si c’était juste de moi, je garderais l’option ouverte, mais nous sommes deux là-dedans. »
Mais voilà! La nuit, avant de passer sous le bistouri, on ne peut s’empêcher d’y penser. À quoi aurait ressemblé le troisième? Et le quatrième, pourquoi pas? C’était juste bizarre de penser qu’il n’y aurait plus de minuscule bébé, plus jamais. Et si j’étais, malgré tout, persuadée de ma décision, je me suis soudainement sentie mal d’imposer cette volonté à mon chum.
Je veux dire : on s’aime! Ça va bien entre nous. On est solides, on veut finir nos jours ensemble. Mais personne n’est à l’abri d’un chemin qui se détourne à un moment ou un autre de sa vie. Si nous devions nous séparer? S’il voulait refaire sa vie et regretter son choix?
C’est quand même avec la même conviction qu’il souhaitait finir ses jours avec moi et notre petite famille qu’il est parti ce matin-là, qu’il est revenu deux heures plus tard et qu’il a passé le reste de la semaine avec un sac de glace sur l’entrejambe.
Note : Ce texte n’est pas signé Annie Nonyme parce que je n’assume pas notre décision. Il l’est parce que j’ai choisi d’être une TPL Moms, mais pas lui. Ses histoires de pénis, ça le regarde!
Envisagerez-vous la vasectomie lorsque votre famille sera complète?