Le mois dernier, je l’ai échappé. J’ai atteint les bas-fonds de mon trouble compulsif, celui de faire des tests de grossesse à répétition. En effet, j’ai fait sept tests en moins de dix jours.
Il faut dire que j’ai des cycles très irréguliers, passant de 20 à 45 jours. Props à mes ovaires polykystiques. Après 30 jours dans mon cycle, j’ai toujours un doute : « Peut-être que je suis enceinte? » Genre qu’une fois, célibataire et dans un gros creux de dating, j’ai fait un test de grossesse alors qu’il y avait absence totale d’action down there.
J’étais loin de me douter que ça me prendrait presque deux ans pour concevoir. Pendant cette période, ma dépendance aux tests de grossesse s’est drastiquement accentuée. J’ai tellement mis d’argent dans First Response que je suis certainement responsable d’une augmentation de leurs ventes entre 2013 et 2014. Heureusement, j’ai découvert que Dollarama vend des tests de grossesse vraiment pas chers.
Post-accouchement, j’ai décidé de ne pas reprendre la pilule contraceptive. J’ai déjà assez à gérer avec mes hormones déséquilibrées, je ne suis pas intéressée d’en ajouter des artificielles. Nous avons plutôt des relations sexuelles… sans « grande finale »!
Mais, le mois dernier, dans le feu de l’action, le tout s’est conclu avec une « grande finale ». Oups. Après coup, j’ai dit à mon chéri qu’il ne faudrait pas faire ça trop souvent. « C’est pas comme si nous étions des plus fertiles », m’a-t-il répondu. Ça nous a rassurés. Tellement que nous avons récidivé the finale au cours du mois. Re-Oups.
Les jours ont passé, puis est arrivé le jour 33 de mon cycle. Par habitude, j’ai fait un test : négatif. La fin de semaine venue, constatant mon absence de règle, j’ai fait un deuxième : négatif. Rendue à 40 jours, j’en ai fait un autre: toujours négatif.
Mais, au moment de le jeter, j’ai remarqué une deuxième ligne très très pâle.
« Pas si fertile, hein? » ai-je dit à mon mari en lui brandissant le test sous les yeux.
« En as-tu fait un deuxième pour confirmer? »
J’ai refait un test, à nouveau négatif.
Je me suis dit que c’était le temps d’investir. Mon mari s’est rendu à la pharmacie et en est revenu avec un paquet de deux tests First Response. C’était comme tenter le diable. J’ai fait un troisième test dans ma journée : négatif, again!
J’ai passé ma nuit à analyser la situation. Si j’étais enceinte, nos enfants auraient 16 mois de différence. Je retournerais travailler en janvier et j’accoucherais en avril. Mes sentiments étaient partagés, mais j’aimais déjà fort ce bébé potentiel.
Au matin, je me suis appliquée. J’ai pris un verre et fait tremper mon test dans ma plus belle urine concentrée. Après trois minutes d’attente, je voyais presque une deuxième ligne bleue, mais vraiment vraiment pâle. Mon mari aussi la voyait, en plissant les yeux sous le néon de la salle de bain.
Avec ce résultat étrange, je n’avais pas encore de réponse définitive. Je savais que le mieux à faire était d’attendre au lendemain pour refaire un test de grossesse. Attendre 24 à 48 heures me paraissait attendre 24 à 48 ans. Pendant la sieste de mon bébé, j’ai donc fait un septième test. Tant qu’à y être, t’sais.
ENCORE NÉGATIF. En le regardant, j’ai aussi lu « TU ES RENDUE FOLLE! ».
Je devais me changer les idées. J’ai fait une longue marche avec mon bébé. En rentrant à la maison, j’ai eu mes règles. Je me suis sentie soulagée. Faut croire que je ne suis pas prête pour un deuxième enfant en ce moment. Je le serai peut-être, un jour. Mais pour le moment, c’est fini, les « grandes finales »!