Nous pensions être des parents cool, prêts à discuter de tout avec souplesse et ouverture d’esprit. Pas le genre à inventer des métaphores douteuses pour expliquer les choses de la vie, ne-non. Répondre directement avec les vrais mots était notre ligne directrice. Pas de bafouillages ou de détournements volontaires, nous éclairerions nos enfants avec courage et franchise. Hahaha, nous nous bercions d’illusions! Car, quand les premières questions embêtantes sont arrivées, nous avons patiné, solide! Triple boucle piquée, du grand art!

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Les plus communes, du genre « Comment on fait les bébés? », nous ont surpris, mais pas décontenancés. On s’y attendait et c’était mignon à la limite. Le bon vocabulaire a donc été utilisé pour expliquer les grands mystères de la conception. Ce qui n’a pas manqué de provoquer son déluge de « Yark!! » bien sentis, mais nous maîtrisions encore la situation, ça allait. Là où ça s’est mis à chirer un peu plus, c’est quand le second, triple et même quadruple degré ont été abordés. Wao! Les patineurs que nous sommes se sont mis à l’œuvre, sortant leurs plus belles figures acrobatiques pour contourner les malaises. J’entends encore ma plus jeune demander : « C’est quoi la libido? » et mon chum lui répondre du tac au tac : « Ben, c’est une sorte de lit d’eau! ». Bravo champion, vite sur tes patins!
 
Le temps passant inexorablement, les questions à cent piasses ont commencé à fuser. « On s’en reparlera quand tu seras plus grande », a été une bonne porte de sortie. Jusqu’à ce que ce jour arrive et qu’il devienne impossible de reporter. Nous avons donc dû faire face, mettre de côté les scrupules, se pincer le nez et répondre de la façon la plus adéquate possible. Pas à tout-tout-tout, on s’est gardé une petite gêne tout de même. Mais on a fait un gros effort parce que la plupart des questions méritaient d’être éludées à la maison, pas dans la cour d’école, encore moins sur Internet! En fait, je devrais écrire au « je », mon chum cherchant toujours les jeux de mots pour s’en sortir, héhé.
 
Au final, je réussis pas pire je crois. J’arrive à dire ce qu’il faut pour satisfaire les curiosités, avec beaucoup d’humour pour expliquer tout ça sans traumatiser personne. Ni les enfants ni les parents! Je n’ai pas encore délaissé mes patins par contre, ça peut toujours servir!