Salut! Ça fait un bout que j’ai pas écrit un texte avec un peu de feelings dedans ici. C’est pas parce que j’ai pas de feelings, je vous l’assure, c’est juste que depuis le départ en ~ congé ~ de maternité de Carolane, je suis submergée de travail. On a un gros projet qui sort bientôt, alors on travaille vraiment fort pour réussir à respecter notre deadline.
Parlant d’être submergée, je suis assaillie de commentaires depuis que Carolane a enfanté une deuxième fois (et cette fois dans sa salle de bain). Enceinte, c’était correct, je pense que les gens ont compris qu’on ne voulait pas être absentes au bureau en même temps, mais depuis que son petit est sorti, on me demande constamment si je prépare un deuxième bébé.
L’affaire, c’est que je ne sais pas ben si j’en veux un deuxième. Le premier n’était pas prévu, quoiqu’avec le recul, c’est la plus belle surprise (et la plus challengeante aussi han!) de ma vie. Et là, on est bien, je trouve, moi pis ma famille, à essayer de trouver notre équilibre entre nos carrières et passer du temps ensemble.
Sauf que, quand je suis invitée dans des soupers, des dîners ou des activités pour mères, on me trouve ben cute d’avoir « juste » un enfant.
C’est à se demander si je suis moins mère parce que j’ai seulement un enfant.
La réponse est non. Je sais qu’on a tous des défis. J’ai la chance d’avoir un enfant qui a comme plus grand défaut de ne pas vouloir s’endormir le soir. C’est le seul, à part ça, je peux le traîner de Niagara Falls à Natashquan sans qu’il chiale. Il est en santé, il n’a pas de problématique et on est bien.
Mais c’est vrai, j’ai sûrement plus de temps qu’une maman qui en a deux, trois, quatre ou même six. C’est pas cute d’avoir juste un kid. Je veux dire, c’est pas moins ou plus. C’est pas être moins mère que d’avoir un enfant plus jeune ou plus vieux. Que d’être une mère séparée ou en couple. Faisons chacun ce que l’on pense être le mieux et c’est ben chill. C’est pas être moins mère que d’avoir juste un enfant. C’est pas être une super mère d’en avoir quatre. Je ne pense pas qu’il y ait des degrés de « méritude ».
Les seules mères que je considère vraiment plus mères que moi, c’est celles qui doivent assumer les deux rôles. Être seule pour remplir le rôle de parent, c’est un défi en soi. Le manque d’aide et de ressources est criant et ces mères monoparentales sont des guerrières. Avoir le pouvoir de donner des médailles, j’en donnerais à chacune d’entre elles.
Toute ma vie, j’ai été comparée à ma jumelle, je n’ai pas envie de me faire dire que si je peux encore aller déjeuner le dimanche matin, c’est parce que « j’ai juste un enfant ». Ce n’est pas non plus « parce que j’ai juste un enfant » que je peux le traîner dans des lancements ou des soupers chez des amis. Ce n’est pas non plus parce que « j’ai juste un enfant » que je peux faire des soupers nice la semaine. Je fais juste ce que je pense être le mieux, j’ai conscience du caractère privilégié de ma vie et de mon statut social pis ces privilèges-là jouent pour pas mal plus que le nombre d’enfants à ma charge.
Je suis juste tannée qu’on m’infantilise à cause de ça. Ce n’est pas le nombre d’enfants qui fait les défis, mais les problématiques que les gens rencontrent.