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Deuil périnatal : aujourd’hui, sortons du silence
Crédit: Soloviev Andrey/Shutterstock

Y’a plein de choses qui ne sont pas dites. On ne dit pas que derrière chaque décès d’un petit bébé, des infirmières et des médecins pleurent parfois en cachette ou en silence.

On ne vous dit pas non plus que chaque fois qu’une nouvelle maman se plaint de ne pas dormir la nuit parce que son petit dernier se réveille souvent, nous, on souhaiterait juste avoir cette raison-là pour ne pas dormir et non parce qu’on pleure l’absence de notre bébé.

On ne vous dira pas qu’à la question : « Vous avez combien d’enfants? », un duel se forme dans notre cerveau. Bien évidemment, on ne veut pas oublier de parler de notre petit ange, mais si on en parle, c’est malaise assuré. Donc, la réponse à cette question n’est jamais simple.

On ne vous dit pas que le papa, qui soit dit en passant, n’a aucun congé de paternité, doit se faire signer un congé maladie pour pouvoir pleurer en paix chez lui, plus de cinq jours après la naissance.

Y’a plein de choses dont on ne parle pas. On ne dit pas que lorsqu’un bébé s’en va au ciel, c’est toute une famille qui est touchée. Grand-mère, grand-père, frère, sœur, tante, oncle, cousin, cousine, marraine, parrain… Tous souffrent avec les parents, mais ne le feront pas paraître pour avoir l’air fort, mais aussi pour être d’un soutien exemplaire envers les parents endeuillés.

On ne vous dira pas que chaque Noël, anniversaire, fête des Mères et fête des Pères deviennent des événements cruels et douloureux, même si nos autres enfants courent partout et nous tiennent bien occupés.

On ne vous le dira pas, parce qu’on veut avoir l’air en contrôle. On veut avoir l’air d’être des parents qui se prennent en main et qui continuent leur vie.

Pourquoi on ne se permettrait pas d’en parler aujourd’hui? Aujourd’hui, le 15 octobre, c’est la journée mondiale de la sensibilisation au deuil périnatal. Pourquoi on ne se permettrait pas de briser les silences et de dire haut et fort que perdre un bébé, ça fait mal. Que dire au revoir à celui ou celle qu’on a le plus désiré dans notre vie est l’équivalent, en souffrance, d’une tonne de briques sur la tête et dans le cœur. Que malgré les années qui passent, la douleur n’est pas moins intense, car c’est toujours une année de plus sans souvenirs, sans câlins et sans berceuses.

Faisons comprendre au monde entier que le poids de la douleur n’est pas proportionnel au poids de notre bébé et que ce n’est pas parce que nous ne l’avons pas connu que ça fait moins mal. Aujourd’hui, sensibilisons notre entourage à toutes les émotions, tous les conflits intérieurs que l’on vit au quotidien lors d’un deuil périnatal.

Mais surtout, rappelons-nous nos petits anges, ceux qui, malgré la douleur et l’incompréhension, éveillent en nous un sentiment encore plus fort qui s’appelle l’amour inconditionnel. Ceux qui nous aident chaque jour à devenir des personnes meilleures et qui, malgré leur court passage parmi nous, auront marqué nos vies à jamais…

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