Parce que moi, je ne tague jamais ma sœur dans ces belles images remplies de textes clamant haut et fort comme c’est beau l’amour et la complicité entre sœurs. En fait, ces textes ne me parlent pas vraiment.
Non pas que je ne l’aime pas ma sœur, mais je ne me sens aucunement proche d’elle, c’est aussi simple que ça. Point à la ligne.
Ma sœur n’est pas celle que j’appelle quand je ne file pas, ce n’est pas non plus vers elle que je me tourne quand j’ai besoin d’un avis pour prendre une décision. Elle n’est pas celle avec qui je partage mes fous rires ni celle qui essuie mes larmes quand, parfois, j’explose. Je ne passe pas des heures au téléphone avec elle pour combler la distance qui nous sépare et je m’ennuie rarement d’elle.
Je l’apprécie et passe de beaux moments avec elle, mais je me sens juste trop différente.
Peut-être que notre différence d’âge y est pour quelque chose, bien qu’elle ne soit pas énorme. J’ai par contre l’impression que c’est son entrée hâtive dans sa vie d’adulte qui a créé cette distance.
Ma sœur a quitté la maison familiale avant même mon adolescence. Elle n’était pas là lorsque j’y ai fait mon entrée. J’ai cependant développé une complicité avec mon frère, qui est vite devenu mon meilleur ami, mon défenseur, mon confident, mon point de repère.
Ce fossé entre ma sœur est moi n’a fait que se creuser avec le temps. De son côté, ma sœur est très sérieuse, axée sur sa carrière, un brin égocentrique. Pour moi, la famille, la folie, le rire, l’écoute des autres et le respect des différences sont à la base de ce qui me guide dans la vie.
Je rêve, moi aussi, de massages, de soirées de filles, de pédicure et manucure avec une sœur, mais ce ne sera pas avec la mienne.
Ce sera plutôt avec ces quelques femmes, trop peu nombreuses, qui font partie de ma vie que je vais me timer pour une petite virée au spa. Car c’est avec elle que je sens que je peux être moi-même, vraiment, que je peux déconner, mais aussi faire le tour de mes grands questionnements, tout ça sans jugement.
Cette relation m’a longtemps attristée, mais j’ai fait mon deuil de cette complicité idéaliste entre sœurs. Je m’investis plutôt à construire quelque chose de solide avec toutes celles avec qui je me sens vraie. Et il y a mon frère aussi! Bon, on ne se fera sans doute pas de pédicure ensemble, mais je sais que je peux compter sur lui en tout temps! Et les fous rires sont bien présents!
Je souhaite juste que mes deux filles soient en mesure de développer entre elles une belle folie qui les gardera unies!