BOUGE DE LÀ, c’est une troupe de danse (la seule) qui se spécialise dans les spectacles pour enfants depuis des décennies. Cette expertise, on la sent dans Vingt-six lettres à danser. C’est complètement éclaté : plusieurs tableaux très divers se succèdent, ce qui est parfait pour conserver l’attention des petits. Certains sont un peu plus abstraits (mais toujours très énergiques), certains utilisent la lumière noire, certains utilisent le tableau sur lequel toutes les lettres ont été écrites à la craie pendant que les enfants arrivaient.
Il faut le dire : c’est un très beau spectacle. Les décors, la lumière, la poésie des images sont efficaces. Le tableau dans lequel les danseurs tapent, fort et vite, sur les lettres G, U, E, R, R, E, pour laisser découvrir le mot guerre (évidemment), qu’on n’avait pas remarqué là, est très fort. Certains sont plus drôles. La majorité sont réussis, mais l’important, ce n’est pas mon opinion : c’est celle des enfants dans la salle. Mon fils a eu un peu peur par moments, mais il a adoré les tableaux pendant lesquels les danseurs se défoulaient sur scène.
Par contre, mon fils a trois ans, les enfants de quatre ans et plus, auxquels s’adresse le spectacle, ont été ravis tout le long. Je les entendais babiller, reconnaître avec jubilation les lettres présentées sur scène par les corps ou les décors. Ils ont participé, même, en dansant pendant les parties plus interactives du spectacle, en s’éclatant pendant la zumba finale (les danseurs se défoulaient sur scène tout en portant des têtes de zèbre!). Ceux qui étaient en train d’apprendre leurs lettres, surtout, semblaient ravis de les voir s’animer ainsi, devenir vivantes.
Moi, qui ne comprends pas la danse contemporaine (je suis une habituée du langage, j’aime quand les gens utilisent des mots), j’ai adoré. Mon père que j’avais traîné parce que je n’avais pas envie de conduire dans les cônes et de faire un parallèle dans Outremont (entre une lexus et une BM), a adoré. Mon fils, quand il ne se cachait pas, a adoré. Bref, le spectacle a charmé trois générations de Belkhodja, au sale caractère transmis de génération en génération, c’est tout un exploit. Donc, si vous avez des enfants de quatre ans ou plus, n’hésitez pas à les amener voir ces lettres dansantes quand la troupe passera dans votre coin.
Emmenez-vous parfois vos petits à des spectacles pour enfants?
Pour plus d’informations :
BOUGE DE LÀ