Plus jeune, lorsque je m’imaginais avec des enfants, je me voyais plus avec des garçons. Je ne suis pas une « vraie » fille, comme ils disent. Je ne me maquille pas, je ne me fais pas les sourcils et je suis incapable de faire une tresse. Avoir des garçons semblait donc avoir plus de sens.
Quelle excitation j’ai toutefois eu quand j’ai su que j’allais avoir une fille. J’allais pouvoir chanter toutes les chansons des films de Walt Disney avec elle, aller magasiner et, plus tard, lorsqu’elle aurait quitté le nid familial, juste jaser au téléphone.
Presque deux ans plus tard, lorsque la dame de l’échographie m’a affirmé qu’il n’y avait aucun doute sur le sexe de mon bébé et que j’allais bel et bien avoir un petit garçon, j’ai eu une tout autre réflexion. Je me lançais dans une nouvelle aventure. Qu’est-ce que je savais vraiment des garçons finalement? Comment allais-je laver ça, un zizi? À l’adolescence, il aura une barbe et des bras trop longs pour le reste de son corps. Il jouera peut-être au hockey. Il ne m’appellera probablement jamais…
Je me suis rendu compte que j’avais une approche très stéréotypée quant à ce que l’avenir me réservait avec à mes enfants. Mais comment faire autrement quand la société véhicule depuis des lustres des valeurs et des comportements spécifiques selon les genres? Un monde où les garçons ne parlent pas et les filles sont des pies, où on impose un code vestimentaire et des couleurs à porter.
Rien de grave, c’est certain! Mais afin de tenter de contrer le fléau stéréotype des genres au sein de ma maisonnée, je tente du mieux que je peux de prêter une attention particulière à la manière dont je m’adresse à mes enfants. Je me demande si je prends un ton différent quand je parle à l’un ou à l’autre. Est-ce que je participe à faire cette distinction entre les garçons et les filles? Je leur dis que je les aime, qu’ils sont intelligents, beaux et forts. Je leur montre des films où garçons et filles sont inspirants. Mon conjoint et moi tentons d’incarner un couple respectueux et égalitaire où chacun peut faire ses choix.
En attendant, je compte bien montrer Billy Elliot à mon garçon et l’encourager à faire ce qu’il veut. Je vais continuer à envoyer ma fille dans le sous-sol avec son père pour poursuivre ses mini cours de batterie improvisés et lui dire qu’un jour elle pourrait être la prochaine Meg White ou mieux encore, être meilleure que John Bonham.
Est-ce que ce sera insuffisant pour empêcher l’invasion des princesses et des superhéros dans notre maison? Est-ce que ce sera suffisant pour montrer à mes enfants qu’ils peuvent être ce qu’ils désirent? Je n’en sais rien, mais je me dis que tout n’est pas déterminé d’avance et que chaque enfant a une personnalité qui lui est propre. Chacun a un code génétique et des expériences qui le mèneront à devenir un individu unique malgré tous les standards imposés à longueur de journée. Peut-être que l’ensemble de ces facteurs fera en sorte que mon garçon aura bien envie de me donner un coup de fil de temps en temps et que ma fille voudra bien jouer au rugby si ça lui dit.
Et vous, comment faites-vous pour ne pas tomber dans le panneau des stéréotypes des genres avec vos enfants?