Ne pas avoir d’enfant et rien devoir à personne

Avertissement : Ce texte se veut humoristique et caricatural, autant de la part des parents que des non-parents.

Y’a un texte qui est paru récemment qui disait, grosso modo, que parce que certaines personnes n’avaient pas d’enfants, ils en devaient une à ceux qui en avaient.
 
Feu de paille, tout le monde aux barricades, explications mélangeant coupes de vin et idées-de-même-que-j’ai-écrit-sans-réfléchir. Maintenant que la poussière est retombée, le seul point positif de tout ça, c’est que ça m’a permis de réfléchir à des situations que les non-parents vivent parce que j’ai choisi d’avoir des enfants et que ce choix a inévitablement un impact sur eux.
 
 
Situation 1 : Le restaurant
Pierrette, l’adulte childfree, se rend dans son restaurant pref’ pour une tite soirée romantique. Parmi toutes les tables disponibles, le couple fou amoureux se retrouve à côté de la table familiale 4. Au début, tout à l’air de bien aller. C’est quand les dessins ne suffisent plus que ça commence à bouger un peu plus et chialer parler plus fort. Ça a beau être haut comme trois pommes ces enfants-là, ça sait se faire entendre. Les parents ont de la broue dans l’toupet, pendant que les oreilles du couple commencent à saigner de tant de décibels.

 
Situation 2 : La soirée entre filles
Pierrette a le goût de se planifier une soirée de sacoche. Trouver une date relève du défi, le genre qui te fait gagner une piscine à la tivi avec Patrice L’Écuyer. Joséphine peut pas, ce sont les cours de danse de sa fille. Colette, c’est le soccer de son fils. Vendredi soir? Oublie ça, les parents sont raqués raide. Finalement, on se trouve un samedi soir, un mois plus tard. La soirée venue, elle est la seule sur le party parce que le plus jeune d’Huguette a la gastro, le fils de Gastonne a une otite et Rita, la nouvelle maman, allaite et se lève toutes les heures et quart. Finalement, la soirée finit à 21 h 30 parce que tout le monde est brûlé et doit se lever le lendemain avec les kids. Elle reste seule à finir sa bouteille de vin et à se remémorer le temps sans les enfants, elle qui n’en a même pas.

 
Situation 3 : Le brunch du dimanche
Chaque mois, fidèle comme un cycle menstruel, vous vous donnez rendez-vous chez un couple d’amis pour un brunch. Mimosa, crêpe, bacon brûlé pis des pétates, le paradis du travailleur. Arrive Pierrette, la seule sans enfants. Pour nous, parents, c’est une atmosphère très vivante. Pour elle, c’est juste bruyant. Elle essaie tant bien que mal de converser avec ses amis. Elle se fait couper la parole par un marmot qui a la morve au nez et qui veut montrer mon-beau-dessin-maman, qui a plus l’air de ce qu’il avait dans l’nez v’la deux minutes. Elle est la seule assise à table avec les enfants, parce que les parents sont trop occupés à changer la couche de l’un, souffler sur l’assiette de l’autre parce-que-c’est-trop-chaud-maman, ramasser les dégâts, remplir le verre qui vient d’être renversé sur le plancher… Elle s’ennuie presque de la table familiale 4…

Tu m’en dois une, je t’en dois une, c’est pas comme ça que ça marche dans la vie. J’ai eu des enfants par choix, pas parce que je pensais que la société aka #Lesgens allait être redevant envers moi.

D’ailleurs, j’ai deux Pierrette dans mon entourage et elles ne les endurent pas, elles les aiment comme s’ils étaient les leurs. Elles se lèvent, elles aussi, pour moucher des nez pendant nos brunchs ou pour ramasser le 8^e verre de lait renversé, pour que je puisse manger mon brunch pendant qu’il est encore chaud.