Il y a de ces instants anodins qui sont si beaux, si parfaits qu’ils nous rappellent que c’est parfois les choses les plus simples qui ont le plus grand impact.
Si j’avais voulu enseigner à mon fils qu’un homme peut être doux et sensible, qu’il peut devenir un père qui dit « je t’aime » par ses mots et par ses gestes, qu’il peut avoir assez confiance en lui pour afficher un côté tendre sans s’en sentir dénaturé. J’aurais pu chercher les mots les plus précis, les exemples les plus frappants et prendre mille ans pour les lui raconter.
Si j’avais voulu enseigner à ma fille sa valeur. Qu’elle n’a pas à tout faire pour qu’on la remarque. Qu’elle est talentueuse et capable et qu’elle est appréciée et aimée pour ce qu’elle est. J’aurais pu le lui faire réciter chaque jour par des phrases apprises par cœur pour que jamais elle ne l’oublie.
J’aurais pu, mais je n’ai pas eu besoin.
Parce que j’ai épousé un homme qui, par ses gestes au quotidien, vaut mieux que mille exemples et que tous les livres.
Au tout début de notre vie de famille, alors que nous n’étions que deux, j’étais conquise par sa douceur et son humilité. Mais j’avais sous-estimé sa force. Facette de sa personnalité qui a été mise en valeur par la paternité.
La force tranquille dont il fait preuve chaque jour pour prêcher par l’exemple respect et amour est irréfutable. Sans dire un mot, il hurle entre nos murs que le muscle le plus important d’un homme se doit d’être son cœur.
Comme ça, au quotidien, tout doucement, naturellement, sans tambour ni fanfare.
Dans l’ombre, inaperçu. Mais pas pour moi, car j’assiste à ces scènes quotidiennes et je retiens ces moments dans mon cœur. Je réalise mon privilège et celui de mes enfants, de nos enfants. Je lui dis souvent merci. Mais pas assez.
Si j’avais voulu enseigner l’amour, l’accueil, le respect, j’aurais pu passer ma vie à chercher des pistes, des solutions. Mais même les mots les plus justes et le ton le plus senti ne pourront jamais rivaliser avec le geste le plus simple.
Comme celui d’un père qui passe la brosse dans les cheveux de sa fille comme si c’était la chose la plus importante qu’il ait à faire.