Mon chum, je l’aime et nous aimons passer du temps ensemble très souvent sans même nous taper sur les nerfs, en plus. Malgré ça, il y a une chose que nous sommes incapables de faire ensemble : dormir.
Je suis du genre insomniaque au sommeil léger, et lui, du type ronfleur, que dis-je, il est plus du style à ébranler les fondations de notre maison nuit après nuit comme un tremblement de terre ou un écrasement d’avion dans notre cour arrière. Ses ronflements, ainsi que les innombrables coups de coude donnés toutes les 5 minutes avec mon célèbre tourne-toi tu ronfles!!!!!!! ont fini par déstabiliser mes nuits, donc ma bonne humeur, ce qui revient à dire que ça a carrément ébranlé notre bonheur ainsi que la quiétude de l’entière maisonnée (qui dépend visiblement de mon humeur générale, no pressure).
Il y a eu tout un cheminement avant de faire lit à part. Le fait de dormir en couple est un gros stéréotype qui a la vie dure et qui rime avec bonheur, donc ce n’est pas facile de le mettre de côté. Ça a débuté par une grippe d’homme que mon chum a passé sur le divan, car il ne pouvait pas s’allonger sans se tousser un poumon. Puis, il y a eu une nuit d’insomnie qui m’a fait bifurquer dans un autre lit, puis deux, puis trois… Chaque nuit où nous dormions séparés, nous étions tellement plus reposés au petit matin. Il y avait matière à réfléchir.
Avant d’arriver à la conclusion que de faire lit à part était une bonne idée, nous avons préalablement combattu cette solution potentielle avec ingéniosité. Tout d’abord, j’ai eu l’éclair de génie de me mettre des bouchons dans mes jolies oreilles bioniques pour dormir. Après avoir essayé toutes les marques sur le marché, j’en ai conclu qu’à moins de me faire couler du béton dans les oreilles, ce n’était pas si efficace. Ensuite est arrivée la révélation du lit king. Ah, un si grand lit ne pouvait qu’être bénéfique.Tout juste deux nuits ont passé avant que nous comprenions que dix-huit pouces de plus d’espace de sommeil ne changeaient pas grand-chose au problème de fond. Puis, il y a eu les fins de semaine de dodos partagés. Nous dormions séparés la semaine vu les nuits plus courtes et tentions de dormir ensemble les jours de congé. Je scrappais donc les deux seules nuits où je pouvais dormir plus longtemps. Génial, vraiment.
Suite à nos constats et autres discussion, nous en sommes venus à la conclusion que c’était de dormir ensemble qui minait notre bonheur conjugal, alors au diable les stéréotypes! De toute façon, nous sommes incapables de dormir collés car lui a trop chaud et moi, j’hais tellement ça, me faire respirer dans le cou, c’est fou à quel point ça m’agresse.
Peut-être aussi car nous avons pratiqué le cododo avec nos petits et que la parentalité nous a rendus très avares niveau sommeil, voire même de sauvages guerriers protégeant farouchement leurs nuits complètes enfin retrouvées, mais toujours est-il que là, c’est devenu un moment que je souhaite paisible et avec le ronfleur, oublie ça.
Et non, ça ne ruine pas une vie sexuelle, soyez créatifs et dites-vous que ça fait deux terrains de jeu, right? Je pense qu’il faut juste y aller avec nos besoins et de dormir séparés ne change rien au couple, à l’intimité ou autres fausses idées reçues. Donc si c’est la solution pour que tout le monde dorme enfin comme un loir, why not? Puis nous avons expliqué aux enfants que deux lits ne veut pas dire divorce imminent et que c’est juste une question d’hygiène du sommeil. Tout le monde est donc heureux maintenant. Alléluia!