Terminé les tabous : je suis atteinte d’une maladie mentale! Je n’y peux rien, je ne l’ai pas choisie, c’est mon cerveau qui fait défaut. Il y a 10 ans, je recevais un diagnostic qui allait changer ma vie. J’ai un «T.A.G.» ou un trouble d’anxiété généralisé. #FuckLesJugements
Quand j’ai quitté le bureau du médecin avec des prescriptions d’anxiolytiques dans les mains, j’étais insultée, triste et fâchée d’être dépendante de petits comprimés pour bien fonctionner. Par contre, c’était absolument nécessaire si je voulais une qualité de vie acceptable. Sans médication, j’enfilais les crises de panique, les unes après les autres. Quand le téléphone sonnait, quand j’écoutais la TV, quand mon bébé pleurait. C’était invivable. J’étais constamment en état d’alerte. Je ne pouvais pas continuer comme ça!
Les crises de panique ont débuté après la naissance de mon fils, lorsque j’allaitais en soirée : un post-partum qui m’attendait au tournant. Pourtant, je croyais que tout allait bien. Mon moral était bon et je pensais maîtriser la situation. Le cocktail hormones et fatigue a déclenché le monstre qui sommeillait en moi depuis si longtemps.
D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours été anxieuse : enfant, je n’étais pas capable de dormir seule dans ma chambre, je vomissais lors des sorties scolaires. Malheureusement, avec le temps, ça ne s’arrangeait pas du tout. Je commençais à développer des phobies. C’était irrationnel, je le savais, mais c’était plus fort que moi. Je souffrais, c’est terriblement lourd d’avoir constamment peur.
J’étais pétrifiée à l’idée de vivre avec le jugement des autres, j’ai cru être bonne pour l’asile. Plusieurs personnes ne me comprenaient pas quand je leur faisais part de mon problème. « Prends sur toi, là!», je l’ai entendu souvent. Le pire dans tout ça, c’est que j’ai moi-même jugé ceux qui faisaient des crises de panique. Je trouvais cela ridicule. MEA CULPA, ce n’est pas drôle pantoute!
J’ai appris à vivre mieux avec mon trouble. J’ai fait une thérapie : ça m’a définitivement aidée à trouver des outils pour mieux me contrôler. Ce n’est pas infaillible mais j’ai appris à me parler, me raisonner. Des fois, la crise est juste trop forte : je cède. J’ai la chance de pouvoir compter sur un amoureux qui a le don de me calmer quand il voit que la panique prend possession de ma tête et de mon corps. J’admets que ma médication fait un boulot d’enfer aussi. Après quelques essais et erreurs, mon médecin a trouvé le médicament qui m’allait comme un gant.
Nous avons beau dire que les antidépresseurs, ce n’est pas « bon » et trop prescrit mais, en ce qui me concerne, ils ont changé ma vie. ILS SONT NÉCESSAIRES à mon bon fonctionnement. Tout comme l’insuline à un diabétique de type 1, ils me permettent de vivre normalement, ce n’est pas rien. Je peux travailler, m’occuper de ma maison, mais surtout être la mère et l’amoureuse que je veux être pour ma petite famille.
Si vous vivez avec un trouble handicapant, je vous conseille de chercher de l’aide. Il n’y a pas de mal à être atteint d’une maladie. CE N’EST PAS HONTEUX! Saviez-vous que chez les adultes, les femmes sont deux fois plus de risque de développer un trouble anxieux?
Plusieurs ressources et organismes sont à portée de main, il vous suffit de tendre la vôtre.
- Revivre – L’Association québécoise de soutien aux personnes souffrant de troubles anxieux, dépressifs ou bipolaires – http://www.revivre.org/
- Phobies-Zéro – Ligne d’écoute : 1 (866) 922-0002