J’habite loin. Un coin qui n’est ni proche de la famille ni proche des amis, celui qui géographiquement semble pas trop loin, mais qui prend 15 heures à atteindre à dos de véhicule utilitaire sport.
L’automne dernier, quand j’ai appris que j’étais enceinte, j’ai eu le souffle court. D’abord parce que ce n’était pas le plan le mieux ficelé, mais surtout parce que je savais que j’allais vivre cette grossesse sans le support de mes proches, bien terrée sur mon bord de mer humide. Pis, à ce moment là, je n’avais même pas le début du commencement d’une intuition que tout n’allait vraiment pas bien se dérouler.
Au même moment, j’ai commencé à collaborer pour TPL Moms. Au même moment, je rencontrais ce village. Ce village qui allait m’aider à fabriquer mon enfant. Un jour à la fois.
Évidemment que c’est un des spermatozoïdes de mon chum et ma précieuse ovule qui ont permis – en très grande partie – de fabriquer mon petit bébé. Évidemment, que notre apport génétique y est aussi pour beaucoup. Sauf que le quotidien des 38 semaines qu’aura duré ma gestation, ce quotidien extérieur à la vie utérine, celui-là m’a demandé beaucoup : nausées pas possibles, décollement placentaire, hydronéphrose du rein droit, pierres au rein, contractions à partir de la 26e semaine, interventions chirurgicales au niveau de la vessie et du rein, diabète de grossesse. Bref, ça n’a pas lâché. J’étais découragée, j’en pouvais pu. J’avais l’impression que tout ça n’allait jamais se terminer.
Étais-je en train de me plaindre le ventre bien repu? Possiblement. Mais c’était ça, la beauté de mon village virtuel. J’avais le droit de me plaindre. J’avais le droit de chialer. Chialer était de bon augure. J’avais le droit d’haiiiiiiir ça, porter la vie. J’avais aussi le droit de dire vraiment ce que je pensais. J’ai fabriqué mon bébé, étendue sur mon sofa, connectée à des dizaines d’autres parents comme moi. Mes propos trouvaient écho tandis que la shape de mon ventre en contractions avait sa jumelle rue Coloniale.
Grâce à ce village, j’ai rencontré des personnes qui seront des amis pour la vie et des références pour le futur. Ça a été ça, pour moi, TPL Moms. Tellement plus qu’une simple collaboration.
Avez-vous déjà été marqué.e par le pouvoir de vos relations virtuelles?
L’illustration de la photo de couverture a été réalisée spécialement par Flo Pelz, voir toutes ses illustrations ici.