L’ouverture d’esprit. C’est une qualité que je recherche chez l’autre, que j’essaie d’intégrer chez moi, que je veux transmettre à ma progéniture. Vite comme ça, cette idée me semblait juste, facile et évidente… jusqu’à ce que je bute sur moi-même.
Je me suis rendu compte que j’étais continuellement en mode résistance face aux désirs de ma fille de vouloir mettre, tous les jours, une ROBE, ou encore, au fait qu’elle aime beaucoup (trop) les princesses.
Je précise : nous avons mis à la disposition de notre enfant un vaste choix de vêtements du type « pantalon et top » et nous avons une tonne de livres en plus de, mettons… trois livres de princesse de ma propre jeunesse (Cendrillon, Snow White et Sleeping Beauty). Mais Fillette choisit, trois fois sur quatre, les robes et les princesses.
« — Qu’est-ce que tu veux mettre aujourd’hui, Coquine?
— Je veux une robe.
— Mais ce serait beau, ce chandail-là. Et ce serait chaud, en plus… Allez, ces super pantalons avec ton chandail [avaler sa salive et les mots qui viendraient avec ses pensées] rose.
— Non, je veux mettre une robe. »
Je me mets à danser sur une piste de Daft Punk. Fillette me dit :
« — Maman, je veux mettre une robe.
— Pourquoi?
— Parce que je veux danser.
— Mais tu sais que tu n’as pas besoin de robe pour danser, hein?
— Non. Je veux une robe.
— Mais maman danse en pantalon, ça marche très bien!
— Non. Je veux une robe. »
OK, gosh.
À l’heure de la lecture, nous demandons à notre Trois Ans de choisir son livre.
« — Alors, quel livre as-tu choisi?
— Sleeping Beauty.
— Ça te dirait pas de lire XYZ?
— Non, je veux Sleeping Beauty. »
Argh…!
Assez. Plus de « Argh…! » de ma part. J’ai enfin réalisé que le hang-up, c’est moi qui l’avais. À un moment, dans ma jeunesse, j’ai décidé que je ne voulais pas « être une fille ». Je suis une survivante d’agression et c’est une stratégie que j’ai employée pour dealer. Je ne voulais pas porter de robes et, éventuellement, de vêtements qui laisseraient trop deviner mes formes. Je ne voulais pas m’associer à un « type de fille fefille ». Je voulais simplement être one of the boys.
Mais ma fille, elle, n’a rien à voir avec mes préoccupations. Elle aime danser en portant une robe, elle trouve les vêtements dits féminisés « magnifiques » et elle aime les histoires de princesses.
Parfait. Allons-y pour les robes et les princesses. D’ailleurs, quand mon frère et ma belle-soeur nous ont parlé d’offrir un tutu à leur nièce pour Noël, j’ai dit « oui ».
Princesse Tutu
Crédit : Mamie Jocelyne
Note : Malgré son penchant pour lesdites robes et princesses, je lui propose tout de même des modèles variés. Par exemple, pour lui montrer des modèles féminins forts, mon mari et moi lui avons offert le superbe livre Good Night Stories for Rebel Girls, un livre qui célèbre des femmes de tous horizons et domaines, avec une histoire illustrée par double-page d’une « rebelle » réelle. Et vous savez quoi? Elle en mange!
Crédit : Natalie-Ann Roy
Un petit pas à la fois.
Un pas de danse… en robe ou en tutu SVP!
Avez-vous montré la résistance face aux robes et aux princesses?