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Trop anxieuse, j’en ai oublié d’apprécier ma maternité
Crédit: Alena Ozerova/Shutterstock
J’espère qu’elle ne s’est pas rendu compte de l’anxiété ténébreuse qui a grandi en même temps qu’elle dans mon ventre. J’espère qu’elle n’a pas eu l’écho de tous les freins que mon corps se mettait pour éviter d’avancer dans le néant. Je m’en veux d’avoir été aussi fragile dans ma maternité, d’avoir été aussi absorbante dans mes peurs et mes doutes. D’avoir consommé autant d’émotions négatives que de comprimées de Materna. Au moins, je suis safe, j’en ai pris.
 
Je me sentais tellement prise entre deux bouchées de wannabe-salmonelle, entre deux coups de patte de toxoplasmose que j’en ai oublié d’apprécier. J’ai oublié d’aimer ma maternité. J’ai oublié.
 
Quand tu t’en venais, mon bébé, à grands coups de contractions, j’ai eu peur de trop pousser et que tu sortes trop vite. Ma tête avait été tellement accaparée par mes peurs, par mon souffle qui s’arrêtait de souffler, par mon ventre qui se serrait de doutes et mes doigts qui tapaient des symptômes sur Google que j’en avais oublié d’apprendre. 
 
Comment on fait, pour pousser? Comment on fait, pour faire embarquer les endorphines? Comment on fait, pour accueillir convenablement son petit être dans la vie, dans la sérénité? Les premiers mois avec elle ont laissé place à un souffle court et des sanglots infinis. J’avais peur de ne pas être une mère à la hauteur de l’être humain que je devais bâtir. 
 
Que je devais bâtir. 
 
Un écho dans ma tête qui agit comme un coupe-souffle. J’avais si peur. Entre deux attaques de panique, j’arrivais à dormir un peu. Et à force de me réveiller, chaque matin, j’ai compris à quel point le sommeil faisait du bien. Du bien à l’attachement qui finissait par arriver. Du bien à ma confiance et à mon cœur. C’est inhumain, être maman dans des conditions où les besoins primaires, tels que le sommeil, ne sont pas respectés. ‘Faut se l’dire, on est fortes en maudit.
 
Avec le temps, même s’il en reste des particules, mon anxiété laisse de plus en plus de place à la mère confortable et « molle » que je suis. Tranquillement, mon instinct a pris le dessus du Mieux-Vivre 2014, pis des forums de mamans. Ma mollitude était beaucoup plus douce pour le cœur. Pis j’ai vu, avec le temps, que c’était bien plus confo de te prendre avec un instinct ouaté qu’avec une main sur mon clavier.
 
Est-ce que la maternité vous a fait vivre de l’anxiété? Comment l’avez-vous surmontée?
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