Ça a commencé avant même que nous occupions notre appart. Nous n’avions pas encore déménagé que ma voisine de dessous m’a avertie que nous étions trop bruyants. Surtout le petit, car elle entendait ses pas. Nous venions de passer trois heures en plein jour à laver notre nouveau 6 ½ et à y entreposer des vêtements. Je n’en croyais pas mes oreilles! Comme geste de bienvenue, on a déjà vu plus cordial! Je lui ai expliqué que nous n’étions pas encore déménagés, mais que nous tenterions de faire attention.
La même semaine, des déménageurs sont venus livrer des électroménagers dans notre logement. C’était en plein après-midi. Entre le moment où ils sont entrés et celui où ils sont partis, ça a dû prendre un maximum de 30 minutes. Elle a tenu à nous faire savoir qu’elle avait tout entendu, surtout leurs bottes. Je me voyais déjà dire au livreur colossal : « Je sais que tu tiens un frigo, mais peux-tu enlever tes bottes avant de le déposer? » #IDon’tThinkSo
Je voyais donc à qui nous avions affaire : une femme contrôlante. Nous avons un enfant poli, de bonne humeur, qui fait ses nuits depuis toujours. Énergique, ça oui! Mais on se réveille à 7 h 00 et on part pour la garderie à 8 h 30 tous les jours de la semaine. À 20 h 00, l’enfant fait dodo. La fin de semaine, nous l’avons inscrit à des cours de natation le matin. Lorsqu’il n’y a pas de cours, nous quittons l’appartement pour aller dépenser de l’énergie au parc, été comme hiver. Ha oui, et on passe nos étés au complet à la campagne. Nous nous absentons du logement durant des semaines, mais cela ne suffit pas.
Nous avons reçu nombre de mots pour nous dire de sortir d’une chambre en particulier parce qu’elle entendait notre enfant, pour nous dire que c’était le fin de semaine et qu’elle voudrait dormir, pour nous dire que des petits pas de course dans le couloir, ça suffisait (passé 9 h 00 le matin!). Nous avons eu à dealer avec des messages nous rappelant que nous habitions en ville, pas dans une maison ni un rez-de-chaussée et que de ce fait, nous ne pouvions pas faire ce qu’on voulait.
Ce qu’on voulait? Laisser notre enfant vivre, tout simplement.
Ce qu’elle voulait? Que notre enfant ne soit jamais malade et ne se réveille donc pas exceptionnellement à 5 h 45 en pleurant ces fois-là. Qu’il ne saute jamais de joie parce qu’on a fait des crêpes le dimanche matin. Qu’on ne l’entende jamais courir de la cuisine à l’entrée quand un de ses parents lui dit de se dépêcher parce qu’on est en retard pour aller à la garderie. Elle voulait un enfant qui ne bouge pas, qui ne joue pas à quatre pattes, qui ne court jamais, qui ne crie ou ne pleure pas la nuit, qui reste assis toute la journée, qui se réveille à midi et qui ne marche jamais sur les talons.
Elle dit aimer les enfants, mais elle les aime seulement à plusieurs conditions. Aussi bien dire qu’elle n’aime pas les enfants tels qu’ils sont dans la réalité. D’ailleurs, avec le temps, elle a fini par m’avouer qu’avoir des voisins avec un enfant était la pire chose qui pouvait lui arriver.
Comment dealeriez-vous avec ma voisine qui déteste les enfants?