Y’a beaucoup de controverses avec ce qui se passe ces temps-ci au Québec. Y’a des gens qui ont peur de la différence, qui ont peur de l’autre à côté d’eux qui parle avec un « drôle d’accent ».
J’ai envie de vous raconter une belle histoire aujourd’hui. Elle commence avec mes parents qui se sont mariés, et ce, malgré tous les préjugés des amis et de la famille. De cette union entre Québec et Beyrouth, je suis née un après-midi d’automne. Ni vraiment Québécoise, ni vraiment Libanaise (je ne parle même pas arabe)… Bref, j’étais à mi-chemin, un peu perdue dans l’océan Atlantique.
Ce que je n’avais pas réalisé à l’époque, c’était la richesse que ce mélange m’apporterait. ‘Faut dire que je ne suis pas encore sortie du bois d’un côté de la famille… Je ne suis pas mariée et j’ai un enfant avec mon chum. De quoi faire jaser tout le village de mon père au Liban! J’ai longtemps camouflé tout ça, menti sur mes dix ans de vie commune avec l’homme le plus merveilleux du monde, esquivé les questions concernant ma grossesse, pour ne pas déplaire à ma famille, pour fiter dans le moule. Dans quel moule au fait?
Depuis la naissance de ma fille, j’ai réalisé que tout ce qui me rendait mal à l’aise n’avait aucune raison d’être. Qu’au fond, quand on s’ouvre à l’autre, tout se place pour le mieux. Plus besoin de me cacher. Je suis le pont entre deux cultures. Malgré le fait qu’on ne soit pas mariés et que notre fille ait été conçue « dans le pêché », ma grand-mère libanaise déborde de joie quand elle voit mini sur Skype. Parce que l’amour et la fierté prennent le dessus sur les différences culturelles.
J’ai hâte que ma fille grandisse pour lui apprendre à être curieuse, à goûter le taboulé de Saint-Georges de Beauce (avec trop de couscous et à peine un peu de persil), mais aussi à celui de Beyrouth (la vraie recette là, celle qui « goûte le gazon » comme dirait mon chum).
Je ne veux pas qu’elle se sente obligée de fiter, je veux qu’elle soit fière de ses origines parce qu’au fond, c’est une grande richesse.
Comment ça se passe les différences culturelles dans votre famille?