J'écris ce texte un peu à chaud : j'ai accouché il n'y a même pas une semaine d'un beau bébé fille potelé, en pleine santé. Accouchement très très (trop?) rapide, encore une fois, mais vraiment intense et difficile. Toutefois, j'étais bien entourée, chez moi, dans ma piscine d'accouchement, avec d'extraordinaires sages-femmes et mon accompagnante. Comme pour ma première, j'avais, selon ma sage-femme, un « cordon de compétition », et donc un bébé super bien nourri. Et vu la vitesse de mes accouchements (4 heures le premier, encore plus vite le deuxième), clairement, il fonctionne, mon utérus! Il est capable de se contracter à merveille! Alors, c'est quoi le problème?
 
Le problème, c'est que j'ai fait une hémorragie assez intense à ma première, assez pour avoir une transfusion, passer une semaine à l'hôpital et mettre des mois à m'en remettre. Avec toutes les conséquences imaginables sur le lien d'attachement, l'allaitement, le début de vie du bébé.

Je restais avec d'énormes craintes pour mon deuxième. Mais tout avait été mis en place pour que ça se passe bien, grâce à la prise en charge active du troisième stade (en gros on shoote un médicament dès le bébé sorti pour obliger l'utérus à se contracter). Eh bien non, rebelote, malgré tout le protocole suivi avec soin, même cauchemar : départ en ambulance, transfert à l'hôpital, anesthésie, intervention chirurgicale, transfusions, soins intensifs. Cette fois-ci, je me suis vidée de la moitié de mon sang. J'ai sérieusement failli y passer.
 
Pourquoi? Pourquoi mon corps est à ce point dysfonctionnel, lui qui sait pourtant si bien donner la vie? Pourquoi n'a-t-il pas répondu aux médicaments? Qu'est-ce qui cloche? Je lui en veux, à mon corps. Et je sais qu'il me faudra bien du temps pour digérer tout ça et pour ne pas repenser à mon accouchement en ayant le goût de pleurer.
 
Ah et je vous annonce par la même occasion que la shop est fermée. Pour de bon.
Pas question de risquer ma vie une troisième fois.
 
Avez-vous réussi à vous remettre d'un accouchement traumatique?