Dernièrement, j’entends beaucoup de mamans parler de leur anxiété depuis qu’elles ont mis au monde un petit être. Que leur rôle de maman les stresse au plus haut point et elles s’imaginent les pires catastrophes.
Il n’y a pas si longtemps, je faisais partie de ces mères et de ces personnes qui craignent toujours le pire. J’étais la plus grande des trouillardes, croyez-moi, c’est moi qui remportais la palme haut la main.
Et vous savez quoi, le pire est arrivé…
Pendant les premiers mois de sa petite vie, tout roulait comme sur des roulettes pour Blanche. Mais nous avons fini par comprendre que quelque chose clochait. C’est dur pour un parent de voir que sa fille ne marchera pas en même temps que les autres et de douter qu’elle marchera un jour.
Et puis un jour, la nouvelle arrive, on nous apprend que Blanche aura une maladie qui ne se guérit pas, qui ne se GUÉRIT PAS… De possibles lésions dans son cerveau lui feront je ne sais pas trop quoi dans l’avenir et sur sa qualité de vie. J’apprends que le fils que je n’ai pas encore mis au monde, je lui ai peut être transmis cette même maladie… Je comprends que les rendez-vous à l’institut de réadaptation feront partie de notre vie, que non, ça ne s’arrêtera pas, parce que Blanche, elle ne va PAS guérir…
Notre vie bascule, mais nous devons avancer parce que c’est la seule option.
Je n’ai pas le choix de faire face à ce drame qui se joue dans ma maison, pas dans celle du voisin. Et vous savez quoi, on ne meurt pas quand les pires catastrophes s’abattent. Elles nous prennent par surprise, certes, puisque c’est rarement ce qu’on a pu s’imaginer qui arrive.Mais on se relève, on apprend à vivre avec… Et pour la première fois de ma vie, je vis au présent, sans penser à demain ou à hier et ça me fait du bien…
Ma Blanche, elle m’aura fait le plus grand cadeau de ma vie, elle m’aura libérée de ce boulet qui m’aura empêchée depuis toujours de vivre dans l’ici et maintenant, elle m’aura libérée de mon anxiété. Elle m’aura appris dans l’adversité et dans le drame qui vit dans ses cellules, qu’on peut être heureux quand il n’y a rien de parfait, que notre démarche est incertaine, que l’équilibre est précaire et que les mains tremblent.
Cette maladie que j’aurai voulu ne jamais connaître me permet de vivre plus simplement et dans l’acceptation des petites roches qui traînent au fond de mon soulier, mais qui, au final, ne m’empêchent pas de sourire à la vie.
Je vous le dis et redis, l’humain est fort. Alors que je ne croyais jamais avoir la force de vivre une telle épreuve, j’apprends que la vie continue et qu’elle peut être belle et encore plus, puisque je n’ai plus peur.
Je sais que je suis capable d’en prendre plein la gueule et d’ailleurs, vous aussi… Il ne sert à rien d’imaginer le pire et de s’empoisonner la vie alors que tout va bien, si le pire arrive, vous serez prêt.e à faire face, croyez-moi…