J’ai deux adolescentes à la maison, une de onze ans et une de quinze. Elles ont du caractère, s’obstinent, s’entêtent, me répondent sec, me boudent, m’ignorent, me pompent l’air, mais pas tout le temps! J’ai beaucoup de chance, mes ados ne sont pas invivables! Suis-je bénie des dieux? À ce que je peux observer de leurs amies (je parle des filles, car il s’agit de mon expérience personnelle), pas tant que ça. Des jeunes filles allumées, impliquées, engagées, qui ont leurs opinions et qui n’ont pas peur de les exprimer, des êtres humains en plein apprentissage de tout, curieuses et intéressées, qui sont responsables et de plus en plus autonomes, voilà ce qui, en général, gravite autour de moi. Ça n’occulte pas les difficultés, car bien sûr qu’il y en a, mais ça rétablit peut-être un peu l’équilibre dans toute cette mer de commentaires négatifs qu’on entend au sujet de cet âge « ingrat ».
Attention, je ne veux surtout pas me placer au-dessus de la mêlée en ignorant tout le tumulte que peut entraîner l’arrivée de la puberté. Je sais bien que cette période peut être extrêmement éprouvante à toutes sortes de niveaux et je ne veux pas diminuer l’importance des problèmes vécus par nos ados. Aussi, je réalise quels sont mes privilèges et j’ai pleinement conscience que beaucoup de familles sont dans des situations très complexes (la précarité, la maladie, etc.) qui viennent amplifier les crises d’adolescence. En vous évoquant comment ça se déroule chez nous, je veux simplement essayer de vous rassurer un peu, faire diminuer vos inquiétudes et vos angoisses, vous encourager en vous disant que ce n’est pas nécessairement un tsunami qui vous attend, c’est possible que ça ne se passe pas trop mal, même plutôt bien, ok?
Je n’ai pas de recettes secrètes à donner, je ne suis pas meilleure que qui que ce soit, je m’adapte, je fais de mon mieux et je croise les doigts pour que ça continue à bien aller! Un truc : quand c’est un peu plus tendu avec les filles, j’essaie de me rappeler comment j’étais au même âge, ça me permet de relativiser. Ça ne marche pas tout le temps, mais des fois, ça aide à ne pas pogner les nerfs…
Sinon, la base :
- être à l’écoute, toujours, même lorsque ça risque d’être confrontant ;
- leur faire confiance, mais pas aveuglément ;
- ne pas arrêter de leur dire qu’on les aime, même si elles n’ont plus envie de l’entendre (haha!) ;
- être là pour elles, parce que même quand ils grandissent, les enfants ont besoin de nous.
Avec toutes les histoires tristes qu’on entend partout, l’entrée dans le monde de l’adolescence peut être tétanisante pour un parent. Si, de savoir qu’il existe aussi de belles histoires peut vous réconforter, ça aura valu la peine que je vous raconte la mienne! Ça va bien aller!