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La p’tite dormait, la p’tite ne dort plus
Crédit: Pingpao/Shutterstock

Répondez honnêtement : avez-vous, depuis la naissance de votre enfant, googlé une phrase contenant le mot « sommeil »?
Avez-vous acheté un livre parlant de dodo?
Sur votre groupe de parents Facebook, avez-vous posté quelque chose comme « À l’aide! Mon enfant ne dort pas? »

La réalité, c’est que le sommeil des enfants, petits et grands, c’est déroutant.

On a toujours peur qu’ils n’en aient pas assez, mais on ne peut pas le forcer, juste l’encourager ou le suggérer. Et, je dois avouer que c’est quelque chose qui me fait passablement flipper. J’ai beau bercer, marchander, animer un atelier sur le sujet, tout ce que je peux faire, c’est réunir les conditions gagnantes. Le dodo, lui-même, il est hors de mon contrôle.

Et pourtant, il faut que ça dorme! En tout cas, c’est ce que je me fais dire partout, par tou.te.s les spécialistes, sur le ton le plus prétentieux possible.

« C’est son développement qui va en souffrir. »
« Faites-le dormir, sa bonne humeur reviendra. »

Regarder son enfant, lui prescrire 2 mois de sommeil intensif.
Crédit : Giphy

Un sage tableau nous indique qu’un enfant d’âge X doit ABSOLUMENT avoir au moins Y heures de sommeil par jour. En bon parent exemplaire, je veux suivre les recommandations à la lettre. Mon enfant, elle, est pas mal moins willing.

Quand y’a pas de dodo, votre petit qui a besoin de repos se fait sentir, lui aussi. Vous arrivez au fond de votre pot de patience et vous avez beau beurrer léger, y’a des limites à ce que vous pouvez étirer. C’est presque ingrat, cet enfant qui ne dort pas, alors que nous, pour 15 minutes de sieste, on donnerait n’importe quoi.

Il est 22 h. Vous êtes convaincu.e que tous les enfants du quartier dorment à poings fermés. Sauf le vôtre. Qui gazouille, fait des « arheu », chantonne, monte un Molière dans son lit avec sa collection de toutous, Snapchat en secret sous ses draps.

Parce que ce souci du dodo n’a pas d’âge. Et que chaque étape de l’enfance y va de sa version bien personnelle. 

Ok, ça, ça ne m’est jamais arrivé. EVER.
Crédit : Giphy

Je me disais que ça serait plus simple en grandissant, que je pourrais discuter avec elle de son besoin de ronfler. Mais ça ne l’a jamais été. Et que plus je mets de la pression, pire c’est. Pour elle et pour moi.

Un moment donné, faut laisser aller. Suivre son instinct et arrêter de vouloir se conformer aux lignes directrices.

Ce n’est pas parce que j’ai tout acheté les livres et les gadgets que ça va mieux aller. Quelqu’un.e a compris que, pour un parent, le désespoir n’a pas de prix et l’impression d’avoir un peu de contrôle sur quelque chose d’aussi fuyant que le sommeil des enfants, ben c’est une mine d’or pour l’industrie du coach de sommeil et autre gogosse en forme de mouton qui berce à l’infini.

Le lit douillet, le cocon strappé, la suce… les yeux ouverts T.T
Crédit : kera_thompson/Instagram

 

Je dis ça, mais évidemment, j’ai tout ça chez moi. La balançoire-mouton m’a sauvé des après-midi d’angoisse, mais au final, c’est bien parce que j’ai eu le sentiment d’acheter un argument qui venait me conforter dans mes façons de faire.  

Avec du recul, ce qui marche le mieux, année après année, ce n’est pas le cd de bruit blanc ou la technique du Docteur GimmeYour Money

C’est moi qui chante une toune vieille de 200 ans en donnant des bisous et des câlins gratuits lors d’une routine de soir qui n’en finit plus tout en ayant la confiance que le sommeil viendra la trouver lorsqu’elle voudra bien de lui, selon ses besoins.

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