Comme tous les jours, je l’ai assis sur le gros pouf dans le salon et j’ai enlevé son petit soulier. Méga chute de sable partout sur le plancher. Une première. Et probablement une dernière. Une nouvelle expérience pour nous, un nouvel apprentissage dans ma vie de maman.
C’était lundi, il faisait chaud comme si c’était l’été, et mon fils et moi avons marché vers le parc. Une première fois dans sa vie de marcheur. Une première fois à gambader partout dans le carré de sable. Mon bébé d’hiver, mon mini garçon qui a appris à marcher au cœur de janvier, a découvert les joies de se beurrer de brun. Je n’avais juste pas pensé qu’il en aurait plein les souliers. Je n’avais juste pas encore vécu ça, comme maman. Maintenant, je sais. Les souliers, on les vide en entrant.
C’était banal, mais pas tant que ça en même temps. Je regardais le sable tomber par terre et je rigolais. Mon fils a tout à apprendre. Mais moi aussi. Ça m’a rappelé tout ce que j’ai déjà appris et qu’on ne lit pas dans les livres.
Qu’allaiter, ce n’est pas si simple tout le temps. Que la mère et le bébé doivent apprendre comment faire.
Que moucher un bébé, ça demande toute une technique. Et beaucoup de tolérance aux pleurs.
Que couper les ongles d’un bébé, ça relève de la neurochirurgie au chapitre de la précision et du degré de stress.
Qu’enfiler un vêtement serré à un bébé mou, ça compte pour un workout.
Que changer d’ustensiles trois fois en cours de repas, ça peut aider à faire accepter un nouvel aliment.
Qu’un caca explosif, ça ne requiert pas juste du linge de rechange, mais aussi quelque chose pour rapporter le linge sale à la maison.
Que contourner les zones du plancher qui craquent, c’est un art qui se développe.
Que traîner une coquille tous les jours, ça peut donner des ampoules.
Qu’un bisou dans le cou règle bien des bobos et qu’un sein bien rempli en règle encore plus.
Que mon odeur et ma voix sont des armes de réconfort massif.
Qu’un bébé qui joue au parc aura du sable jusqu’au fond de la couche et que ses souliers doivent être enlevés ailleurs que dans le salon.
J’ai appris tout ça et il m’en reste encore tant à apprendre.
Je deviens une maman, un geste à la fois.