Toutes deux professeures de littérature au collégial, Julie Boulanger et Amélie Paquet alimentent depuis 2015 un blogue intitulé Le bal des absentes, ayant comme objectif de mettre de l’avant l’apport des écrivaines, comme Sylvia Plath, Monique Larue, Virginie Despentes, Lydia Tchoukovskaïa, Jean Rhys, etc.
 
Travaillant dans le milieu scolaire, elles dénoncent le trop peu de place accordée aux autrices dans les corpus littéraires. Grâce à cette plateforme, elles peuvent partager leurs expériences d’enseignement lorsqu’elles mettent au programme des œuvres écrites par des femmes, expliquer leurs méthodes, discuter de la réaction des étudiant.e.s et de la nécessité de leur démarche.
 
En introduction, elles nous disent : « Enseigner strictement des textes écrits par des hommes laisse […] croire que les femmes sont destinées à recevoir la parole plutôt qu’à la prendre. » Elles expliquent comment les jeunes filles sont ainsi socialisées de façon à valoriser leur silence, leur retenue et leur obéissance. Dans le parcours scolaire de nos jeunes, il est ainsi indéniablement nécessaire de donner une place à ces femmes de lettres qui ont marqué leur époque et qui participent à faire évoluer les mentalités.
 
En mars dernier, Julie et Amélie ont publié aux Éditions La Mèche, un livre aussi intitulé Le bal des absentes. En prenant des textes retravaillés du blogue, ce livre aborde et analyse certaines œuvres en plus d’offrir des réflexions hautement pertinentes sur l’éducation et la place des femmes non seulement en littérature, mais aussi dans la société en générale.
 
Lorsque je me suis procurée cet ouvrage, j’avais déjà un livre entamé sur ma table de chevet. En voulant d’abord le feuilleter rapidement, je me suis laissée absorbée par ma lecture que je n’ai plus arrêtée jusqu’à la dernière page.
 
En plus de me faire découvrir des autrices dont je n’avais jamais entendues parler, ce livre m’a donné le goût de me lancer dans la lecture d’œuvres qui me faisaient peur comme celles d’Olympe de Gouges ou encore celles de Nelly Arcan (que j’ai déjà essayé de lire, probablement avec une mauvaise approche qui m’empêchait d’en apprécier la valeur).
 
Ce livre occupera une place de choix dans ma bibliothèque et me servira assurément de référence dans le futur.  En conclusion de leur ouvrage, les autrices reconnaissent que la diversité culturelle est à peu près nulle dans la sélection des autrices dont elles parlent. Elles avancent l’idée qu’un deuxième tome paraîtra peut-être, donnant voix à toutes ces femmes non blanches qui ont aussi marqué le milieu littéraire. Après vérifications auprès d’elles, je vous confirme que ce projet verra le jour et j’ai déjà très hâte de le lire!
 
Quelles sont vos suggestions de livres écrits par de grandes figures de la littérature féminine?