Actuellement, les statuts de mes amies Facebook parlent beaucoup de 13 Reasons Why.Une série controversée diffusée sur Netflix. Suite au visionnement, plusieurs dénoncent l’intimidation, ne comprennent pas, en 2017, que ce soit encore présent dans nos écoles primaires et secondaires.
Je vais vous raconter une petite anecdote. Il y a quelque temps, l’une de mes amies Facebook a commenté une publication publique de l’une de ses amies. Ce statut apparaît dans mon fil d’actualité. C’est une ancienne collègue de classe, visiblement devenue maman, qui est totalement sous le choc! Elle a été convoquée à l’école, car son enfant intimide ses camarades de classe. Il les humilie, est violent verbalement et n’hésite pas à faire des menaces de représailles physiques s’il n’obtient pas ce qu’il veut. Son enseignante n’en peut plus, la direction propose un temps d’arrêt pour tous et toutes. L’enfant est suspendu quelques jours.
Elle est révoltée de ces journées de congé qu’elle doit prendre parce que l’école n’a pas mis en place le nécessaire afin que son fils intimidateur reçoive l’aide pour comprendre les conséquences de ses actes. Jusque là, ça va, car je suis d’avis que l’intimidateur ou l’intimidatrice a autant besoin d’aide que l’intimidé.e. Sauf que, je me souviens de cette fille. Elle n’allait pas aussi loin que son enfant, mais elle avait l’intimidation facile à son âge. Elle aimait soulever les failles des autres pour se montrer supérieure. Elle jubilait de voir quelqu’un tomber sur les genoux afin de pouvoir donner le coup de grâce final qui le mettait K.O. Les rumeurs partaient souvent d’elle pour une raison inconnue.
Bref, je l’avoue, j’ai visité son profil Facebook et ses publications publiques étaient assez révélatrices. Elle n’avait pas beaucoup changé. On trouvait très peu d’information sur elle, mais beaucoup sur les autres. Il était clair que de rire de parfaits inconnu.e.s ou de son entourage, de soulever leurs failles pour le plaisir, faisaient encore partie de ses passe-temps préférés.
Est-ce que les parents sont responsables de l’intimidation que leurs enfants font subir à leurs collègues de classe? Pas systématiquement, mais il y a un mais. Nos enfants apprennent par l’exemple. Si, lors d’un souper en famille, je parle de la voisine qui est, selon moi, beaucoup trop petite ou trop forte au niveau des cuisses pour porter des leggings, indirectement, j’invite mon enfant à dire à un.e autre dans la cour d’école qu’il est trop gros ou trop maigre. Si je traite le voisin de quétaine parce qu’il passe sa tondeuse avec son t-shirt du Canadien, il est probable que mon enfant rit de son ou sa collègue de classe qui expose fièrement sa nouvelle tuque du Canadien et le traite de quétaine. Si je qualifie une personne avec qui je suis en froid de conne, de cave, de stupide, de déficiente ou même d’autiste (nouvelle insulte très populaire), il est possible que mon enfant fasse la même chose une fois contrarié.e.
Notre progéniture apprend par l’exemple, ne l’oublions jamais. Elle a les oreilles et les yeux grand ouverts, donc soyons moins dans le jugement, plus dans la tolérance et l’acceptation des différences, car oui, l’intimidation, ça commence à la maison.
Vous souhaitez en apprendre davantage sur l’intimidation? Je vous conseille l’excellent livre de la psychoéducatrice Stéphanie Deslauriers, publié chez Stanké : Jeux d’enfants : l’heure juste sur l’intimidation.