Je venais à peine d’accoucher que les gens me mettaient déjà en garde contre le fameux Terrible Two. Après des semaines à ne pas dormir, à essayer d’allaiter, à gérer les dents et les crises qui viennent avec, je me disais que la deuxième année de vie ne pouvait être pire que la première. Comme de raison, je croyais m’en être sauvée. Je me trouvais bien hot d’être passée à travers sans trop d’égratignures.
C’est au moment où je me sentais bien confortable dans ma maternité que le trois ans et demi est venu sonner à ma porte. Il a pris ma fille et me l’a complètement transformée en préado en une demi-seconde. Comme je suis éducatrice spécialisée de formation, j’ai tout de suite mis en place des moyens pour retrouver le calme dans notre maisonnée. Qu’on se le dise, ce n’est pas parce que ça fonctionne au travail que ce sera tout aussi efficace qu’à la maison. Oh que non!
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Une minute elle me colle et m’aime, la suivante elle me pousse et me dit de la laisser tranquille. Elle veut tout faire SEULE, mais je dois être à côté d’elle pour la regarder faire. « J’suis capable maman ». Je dois lâcher prise sur certains trucs comme les outfits qu’elle se choisit, mais je ne peux tout lui permettre pour éviter les crises, ce serait me tirer dans le pied à long terme. Je viens à bout de souffle d’être constamment confrontée. J’ai le droit quotidiennement à des crises, car il y a une mouche dehors, car elle voulait le verre bleu et non pas le jaune ou parce qu’elle veut mettre des pantalons en polar alors qu’il fait 30 degrés Celsius à l’extérieur. Elle devient mesquine et teste mes limites. Quand je la gronde, elle trouve ça bien drôle et je deviens encore plus hors de moi.
Hier soir, j’ai eu droit à une belle soirée. Nous sommes allés cueillir des fraises en famille, ensuite souper de tacos et petite session de skateboard père-fille avant le bain. Tout allait trop bien. C’est au moment où il fallait rentrer que la p’tite a explosé. Un bacon de 42 mois qui garroche son casque et ses souliers. C’est épuisant en cliss.
J’aurais aimé qu’on me prévienne du Threenager. T’sais le même genre de warning que les gens me faisaient pour me préparer mentalement au Terrible Two. « Tu vas voir, elle va venir te chercher dans ton plus profond », « Tu vas parfois pleurer en boule dans ta salle de bain tellement tu seras à bout », « Tu vas parfois même oublier que c’est toi l’adulte et elle l’enfant », « Winter is coming ». #J’exagèreÀPeine
Après avoir pleuré, crié, boudé, chuchoté et négocié, j’ai décidé de retrousser mes manches de parent et de dire au trois ans et demi qu’il n’aura pas le dessus sur moi et qu’ensemble, nous traversons le chemin et prendrons la route vers le F*cking Four.