Ingrid Falaise réagit au cas de violence conjugale qui fait écho

Depuis le début de la semaine, on a beaucoup parlé du cas de l’homme qui a poignardé sa conjointe enceinte de huit mois, à Montréal. C’est vraiment une situation horrible, qui a fait réagir beaucoup de monde.

L’homme a été arrêté et sa conjointe transportée à l’hôpital d’urgence. Elle est maintenant hors de danger, mais le bébé n’a malheureusement pas survécu.

Quelques jours avant le drame, la police était venue à l’appartement du couple après avoir été alertée par des voisins inquiets. Les policiers avaient d’ailleurs encouragé la femme à quitter son logement, mais elle a choisi d’y rester. Il faut aussi préciser que l’agresseur était connu des policiers pour des histoires de drogues et de violence conjugale.

Beaucoup d’articles qui documentent le fait divers mettent l’accent sur le fait que la jeune femme « aurait dû quitter son logement ». Il faut faire très attention à ce genre de raccourci intellectuel qui fait porter beaucoup de poids sur les épaules de la victime. Il ne fait pas oublier que c’est très difficile pour les femmes de dénoncer leur agresseur, et que beaucoup d’entre elles se retrouvent coincées dans un cercle vicieux, motivées par la peur. Elle a réagi comme elle pouvait, avec les ressources dont elle disposait à ce moment-là. De dire qu’elle aurait dû prévoir ce qui allait arriver, c’est injuste et violent envers les victimes.

Ingrid Falaise, comédienne et auteure du livre Le Monstre, dans lequel elle raconte sa propre histoire de violence conjugale, s’est prononcée sur la situation, sur Facebook. Elle doit être d’autant plus troublée par cette histoire, car elle est elle-même enceinte.

« Encore hier, dans notre patelin. Une femme… un Monstre, et un bébé, bien au chaud dans son nid, qui n’a pas survécu au psychopathe à grosses pattes avant même d’avoir connu la vie. Je suis triste. Immensément triste.

En tant que porte-parole de SOS Violence conjugale, je me fais un devoir de rappeler qu’il existe de l’aide avant la fatalité. Un numéro, un appel… et une main tendue qui vous aidera à briser le silence avant que le Monstre ne vous enterre pour de bon.

C’est gratuit, confidentiel, sécuritaire, bilingue et disponible 24h/24h : pour les victimes, pour celles qui croient l’être, pour les proches, pour les amis… pour une question… pour vous aider à y voir plus clair… sans jugement, le cœur ouvert et l’écoute tout autant. 1-800-363-9010. Il y a mon livre aussi… celui qui aide celles qui sont prisonnières du cycle infernal de la violence conjugale à se sentir moins seules. À reconnaître les signes, à prendre une bouffée d’air lorsque l’abysse nous retient bien au fond.
Il y a quelques années, tout comme vous, je croyais être seule pourtant, nous étions des milliers. Soyons fortes ensemble! »