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Choix de vie : vivre et voyager en solo – Partie 2
Crédit: satish155/Pixabay

Comme je le disais ici, Ingrid laisse libre cours à sa passion : les voyages et les rencontres. Et le fait d’être une femme, seule de surcroît, ne l’a jamais empêchée d’aller là où elle le désirait. Et elle sort toujours du cadre touristique pour maximiser le contact avec les cultures qu’elle visite. Ces dernières années, elle a fait du hiking à Taiwan pendant une canicule, bourlingué en Turquie, fait du surf et du parachute en Australie, fait du bungee au Canada et du parapente en Suisse, et elle a récemment traversé à pied la frontière entre la Palestine et la Jordanie.
 
Tu voyages seule, quels commentaires cela provoque-t-il chez les gens?
De tout. De la curiosité, de la surprise, de l’admiration, de l’incompréhension, de la méfiance. 
 
Ce qui revient souvent, c’est les gens qui me disent que je suis courageuse de voyager seule. Je leur dis toujours que ça n’a rien à voir avec le courage. Le courage, c’est faire quelque chose malgré la peur, mais moi, les voyages ne me font pas peur! 
 
En Jordanie et en Palestine (Cisjordanie), en dehors des circuits touristiques, j’ai rencontré beaucoup de gens de la place qui n’avaient jamais vu de femme voyager seule. J’étais comme une extraterrestre et ils me regardaient et agissaient avec un mélange d’incompréhension totale et d’admiration. 
 
Qu’est-ce que tes voyages t’apportent?
En voyage, je vis pleinement, je n’ai pas l’impression d’être une simple spectatrice de ma vie. Lors de mes voyages, je me sens et je suis beaucoup plus lumineuse parce que je suis en contrôle de ma vie. Et puis, j’ai tellement appris sur moi-même, j’ai tellement grandi ; je n’échangerais ces voyages pour rien au monde!
 
Il y a toujours les épiphanies qui surviennent inévitablement à chaque voyage. Les voyages m’ont appris qu’il est possible d’être heureux avec très peu. La vie est si simple avec deux paires de shorts et des sandales, quand on dort dans un petit lit au milieu d’un dortoir avec des nouveaux étrangers et amis tous les soirs. Les voyages, ça nous apprend à « don’t sweat the small stuff » comme on dit en anglais. Il n’y a plus rien qui me stresse. Je ne sais pas où je dormirai demain soir? Je trouverai. 



Crédits : Ingrid Giguère
1- L’ascension du Mt. Amos en Tasmanie.
2- Le saut en parachute en Australie.

 
Qu’espères-tu accomplir professionnellement et personnellement au cours des prochaines années? Comment entrevois-tu le futur? 
J’ai fait une technique en gestion hôtelière et je travaille dans ce domaine depuis 16 ans. Je suis retournée aux études entre-temps et, l’an passé, j’ai terminé une maîtrise en sciences économiques. L’économie, c’est vraiment intéressant, mais il m’apparaît évident que je ne travaillerai pas dans ce domaine, ce n’est juste pas pour moi. Je ne suis pas une scientifique, même si j’ai une formation scientifique : on ne peut pas tout réduire à des comportements rationnels ; l’humain m’intéresse trop pour le réduire à un consommateur qui maximise son utilité. 
 
J’ai un beau projet un peu fou : d’ici cinq ans, je voudrais ouvrir mon propre hostel quelque part à l’étranger. Je dors dans des hostels depuis l’âge de 17 ans. C’était en 1999 et, à l’époque, on appelait ça des auberges de jeunesse, un terme aujourd’hui désuet, c’est simplement un hostel en anglais comme en français, ou une auberge tout court, puisqu’on y rencontre des gens de 7 à 77 ans!
 
Je suis restée dans des auberges extraordinaires et d’autres avec d’importantes lacunes : une propreté douteuse, l’absence de cuisine ou de salle commune pour socialiser…
 
Je sais ce que les backpackers recherchent : des dortoirs propres et modernes, une cuisine commune bien équipée, une aire commune cool et suffisamment spacieuse pour faire des… rencontres!
 
J’aimerais que mes invités passent un bon moment dans mon hostel et repartent avec des souvenirs plein la tête.
 
Personnellement, j’aimerais rencontrer un homme qui partage ma passion des voyages. Peut-être quelqu’un qui voudrait se joindre à moi dans mon projet d’hostel? Quelqu’un avec une tête sur les épaules, mais non conventionnel.
 

 
Crédit : Ingrid Giguère
Rencontre d’écolières fascinées par Ingrid dans le désert de Judée au Palais du Roi Hérod.

Ingrid, c’est l’amie qui déniche des cadeaux équitables, qui parraine des animaux pour soutenir la préservation des espèces menacées et de leurs habitats, qui nous reçoit à souper sur la thématique de la découverte culinaire. Sa conscience environnementale et humanitaire est aiguisée : son projet de maîtrise consistait d’ailleurs en une analyse avantages-coûts des activités récréotouristiques au nord du Manitoba.
 
Ingrid, je suis convaincue qu’il te reste plein de choses à explorer, plein de gens à rencontrer, plein d’aventures à vivre! D’ailleurs, j’ai cru entendre entre les branches que tu partiras en novembre prochain en Nouvelle-Zélande pour un an, bon voyage, mon amie! Vivez-vous vos passions?

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