Récemment, j’ai mis quelques photos de ma fille sur les réseaux sociaux. Rien qui sorte vraiment de l’ordinaire, juste un peu plus souvent et un peu plus de visage. J’ai mis ces photos-là pour mes proches, pour moi-même, parce que c’est dans l’ère du temps. J’essaie de ne pas trop me poser de question sur le pourquoi du comment, parce que dans le fond, pourquoi on fait ça si ce n’est que pour montrer aux autres combien nos enfants sont beaux, pis fins, pis capables, pis que notre déco est donc ben Pinterest pis qu’on a donc ben un beau bouquet d’eucalyptus sur notre table près du gâteau d’anniversaire.
Malgré que je n’y pense pas trop, j’y pense quand même un peu. Qu’adviendra-t-il de ces photos dans 5, 10, 15 ou 20 ans? Et les vidéos? Qui peut les voir, qui les conservera? C’est quand même préoccupant. Et si, disons, je publie une photo de ma fille en petites culottes ou encore dans son bain et que quelqu’un conserve cette photo et l’utilise, au détriment de mon enfant et de son intégrité, qui sera à blâmer? Moi. Juste moi.
J’ai mieux. Si un beau matin, alors que je fais couler mon doux nectar nacré dans ma belle machine espresso, ma fille décide de s’improviser exploratrice et qu’alors que je me retourne vers elle pour voir ce qu’elle mijote, elle s’expose toute de marde vêtue parce que « ben osti, elle a joué avec son caca! » Et si je décide de la filmer, de prendre des photos et de mettre tout ça sur Internet, c’est quoi les conséquences?
« Ben non voyons, il n’y a aucune conséquence! »
Honnêtement, je sais pas. Je me pose la question. Oui, c’est un peu drôle, c’est un moment du quotidien, c’est quelque chose qui peut arriver. Un enfant peut effectivement explorer sa couche et se mettre à jouer avec ses selles. Maintenant que c’est dit, si j’en fais une publication Facebook ou Instagram quand est-ce que cette histoire pourra ressortir? Combien de temps mon enfant s’en fera-t-il parler? Et si elle veut devenir astronaute ou première Ministre ou Gouverneure générale. Le passé ressort toujours. Touuuuujours.
Oui. Bon. Certes, je suis blogueuse du dimanche. Mais disons une maman ou un papa qui ne l’est pas. Disons un parent qui utilise son quotidien 24/7 pour payer ses comptes et faire vivre sa famille. Parce qu’il y en a. Disons, pour ce parent, elle est où sa limite? Ne devrait-il pas avoir la même limite que moi? Le capital sur le dos de nos enfants, ça s’arrête quand? C’est quoi la limite?
En tant que parents, c’est à nous de décider ce qui, de notre enfant, peut, ou non, se retrouver sur les zinternets. C’est à nous de nous questionner sur ce qui est bien ou mal pour nos enfants. C’est à nous de penser à leur avenir, à la trace qu’a le virtuel dans nos vies, mais encore plus dans la leur, et surtout, surtout, à faire preuve de jugement. Parce que, mettons, un caca, ça devrait toujours rester entre les quatre murs d’une salle de bain.