Lorsque j’étais petite, je ne connaissais pas beaucoup mes voisins. Chacun faisait comme bon lui semble, parfois nous leur faisions un petit salut de la main ou un petit signe de tête quand on les croisait dans la rue. Sans plus. J’avais un ou deux amis proches, que je voyais de temps en temps. J’habitais en région, les gens se voyaient souvent, tout le monde se connaissait de vue. Quand je suis arrivée à Montréal, j’ai bien vu que ce n’était pas pareil. C’était chacun pour soi, on pouvait ne jamais voir le voisin et on s’en portait pas plus mal. C’était normal. Les gens ne cherchaient pas à entrer en contact avec leurs voisins, chacun vivait sa petite vie.
Lorsque j’ai acheté mon condo, c’était un nouveau quartier résidentiel rempli de jeunes familles. J’avais l’impression d’avoir choisi le parfait des deux mondes pour ma petite famille : un mélange de la banlieue et de la ville. Des coins verts, un super parc autant pour les adultes que les enfants, plusieurs écoles à proximité, loin du trafic et de la vitesse des voitures, un quartier très calme, des fêtes familiales à profusion, etc. Un petit nid douillet, quoi! Mais je ne m’attendais pas à connaître et à m’attacher autant à ceux et celles qui allaient m’entourer.
Je me suis fait surprendre. J’ai été agréablement surprise de la tournure des événements. Nous avons commencé à discuter, rencontrer des parents au parc. Ça s’est ensuite transformé en souper entre familles chez un et chez l’autre. Chaque fois de plus en plus nombreux. On faisait de nouvelles connaissances. Les enfants commençaient à passer l’Halloween ensemble. Il y avait des potlucks de Noël. Des chasses aux cocos à Pâques, des soirées passées dehors tard les soirs d’été entre adultes, pendant que les enfants courent partout. Des pique-niques en groupe. Des petits coucous sur le fly pour nous inviter à souper un soir de semaine. Un parent qui décide d’apporter des enfants dans un spectacle, comme petite sortie entre enfants. Les enfants qui vont dans une maison et une autre pendant un après-midi pluvieux d’été. Combien de fois j’ai pu voir des partages de bouffe, d’échanges de services (arroser la pelouse lorsqu’un voisin est en vacances, par exemple) ou encore du dépannage de gardiennage! C’est fou combien ces détails peuvent changer une qualité de vie d’un quartier et d’une famille.
L’expression qu’il faut un village pour élever un enfant prend tout son sens ici. Car il y a une harmonie qui règne sur le voisinage. Les gens sont courtois et respectueux, malgré parfois de petites divergences d’opinions ici et là, c’est tout de même fait dans le respect. Nous y sommes encore et toutes les années, nous y grandissons tous ensemble et chaque fois je me dis que nous avons fait le bon choix. Nous y avons rencontré de superbes personnes avec le cœur à la bonne place.
C’est bon, d’être chez nous.