Ma plus jeune entre au secondaire cette année, ma plus vieille le termine. Des rentrées scolaires, j’en ai vécu plusieurs. Pourtant, à chaque fois, le stress commence à se faire sentir début août, comme si ma famille allait être incapable de gérer ça efficacement. Comme si nous allions perdre tous nos moyens pour choisir la bonne gomme à effacer, le bon stylo et les quatorze duo-tangs aux couleurs de l’arc-en-ciel.
Ça fait plus de dix ans que nous achetons les mêmes fournitures scolaires à quelques différences près et nous stressons pareil! Plus de dix ans à essayer toutes les formules :
- Éplucher les circulaires à la recherche des meilleurs rapports qualité/prix
- Confier la liste au papetier local, même s’il charge un peu plus cher, parce qu’il connaît tout le matériel par cœur
- Faire une seule razzia chez les gros détaillants
- Attendre que tel item soit en rabais à telle place pour l’acheter
- Faire nos rebelles et décider que le duo-tang jaune de l’an passé allait être vert cette année en écrivant « vert » dessus
- Toujours réutiliser au maximum tout ce qu’on peut récupérer, quitte à arracher les trois pages gribouillées du cahier quadrillé qui est encore bon
- Acheter TOUT ce qui est demandé sur la liste
- Acheter seulement ce qui sera utilisé en début d’année et ajuster en cours de route
- Acheter les « vraies » marques
- Acheter les marques plus économiques
- Etc.
Bref, nous avons exploré toutes les avenues possibles et impossibles, donc l’expérience, nous l’avons. Et malgré cela, la pression que nous met l’industrie des bidules scolaires, en envahissant les commerces alors que les vacances commencent à peine, réussit à nous atteindre d’une année à l’autre. Nous craignons de ne pas être prêts à temps, de découvrir qu’il manque LE truc essentiel dans le sac d’école la veille de la rentrée, d’avoir choisi le mauvais compas, la calculatrice pas assez performante, etc., etc. Du beau marketing agressif qui nous pousse à angoisser si tout n’est pas parfaitement choisi et acheté aux premiers jours d’août.
Nous nous laissons embobiner chaque année, en sachant toutefois que la Terre n’arrêtera pas de tourner si jamais le cartable bleu n’est pas de la bonne largeur ou que les surligneurs sont jaunes plutôt qu’orange. S’il y a quelque chose qui cloche, nous y remédierons au fur et à mesure, car l’année scolaire ne se joue pas le jour de la rentrée!
Ce n’est pas grave si le sac d’école de notre marmot ne ressemble pas à la page 28 de la circulaire de Buro Plus dès le jour 1. Ce n’est pas grave non plus s’il n’a pas de petit kit d’automne le premier jour alors qu’il fait encore 30 degrés dehors. Pas grave non plus s’il porte les mêmes chaussures à l’intérieur et à l’extérieur quand c’est officiellement l’été jusqu’au 21 septembre.
Dieu qu’on s’en fait trop pour rien! Au bout du compte, ça ne fait qu’augmenter l’anxiété de tous à la veille du retour en classe. Je ne dis pas de « butcher » la liste scolaire, mais de la prendre un peu plus avec un grain de sel aiderait peut-être à vivre moins de stress et à rendre ça plus « naturel »? Qu’en pensez-vous?