Je vous en parle aujourd’hui parce que je ne sais pas exactement quoi en penser. Voici les faits : mon garçon de presque 4 ans a les cheveux longs, des traits délicats et porte toujours des vêtements non-genrés en plus d’être un fan de leggings. Le résultat : on le prend toujours pour une fille.
Est-ce grave? Non, je ne pense pas. Est-ce ça le dérange? Non, il ne me semble pas. Est-ce une insulte? ABSOLUMENT PAS!
Mais bon, chaque fois que les gens se trompent, je me sens obligée de spécifier le sexe de mon enfant. Systématiquement, je me surprends à faire des petites blagues du genre : « Oui, je sais, il n’est pas très viril, mon fils! » Ou encore, à me justifier de son apparence : « Il aime avoir les cheveux longs. C’est son choix. » et aussi « Nous aimons beaucoup les vêtements non-genrés. », sans oublier « Le bandeau rose dans ses cheveux, c’est son choix. », etc.
Évidemment, chaque fois que je corrige une personne, elle se confond en excuses et se sent mal. Mais je ne peux m’empêcher de penser qu’en son for intérieur, elle me juge : « Pourquoi laisser ton enfant avoir l’air d’une fille si tu ne veux pas qu’on le prenne comme tel? Mets-lui donc un t-shirt de robot ou de dinosaure, comme ça, on sera fixés! »
Vous pouvez me juger, vous aussi. Oui, on fait partie de ces parents un peu granos qui cherchent à éviter tout jouet et vêtement genrés. Je pense que le sexe de l’enfant ne doit pas déterminer ses goûts, tout simplement. Je ne veux juste pas qu’il s’interdise une activité, un vêtement ou un plaisir sous le prétexte que c’est « pour fille ». Il fait du ballet et du cirque, aime jouer à la bagarre et à la « maman et au papa », faire des casse-tête et écouter Les Frères Kratt.
C’est un enfant, juste un enfant. Mais étrangement, dès qu’un garçon ne suit pas à la lettre les codes sociaux clairs qui l’étiquetteraient comme « garçon », on le prend pour une fille. Inversement, une petite fille aux cheveux courts qui porte des jeans pas trop moulants, est-ce qu’on la confond avec un garçon? C’est pas grave, c’est juste étrange, quand on y pense, parce qu’on s’en fout du sexe au final. Non?
Est-ce psychologique? Est-ce une question de linguistique? De sexisme? L’apparence genrée est-elle une obligation? Un code social de convenance? Est-ce juste une mode?
Bref, être à ma place, vous feriez quoi?