D’aussi loin que je me rappelle, j’ai toujours voulu avoir une belle grande famille. Quand j’ai rencontré mon conjoint, j’ai mis cartes sur table : « Moi, je veux des enfants. Si t’en veux pas, je suis pas intéressée. C’est comme ça. »
Quatre ans plus tard, une petite graine a poussé dans mon bedon. J’étais la fille la plus heureuse en voyant la ligne rose sur le bâtonnet (je le suis encore!), mais vint rapidement un questionnement : qu’est-ce que je fais avec ma carrière?
Parce que c’est beau avoir toujours eu envie de fonder une famille, j’ai aussi commencé à ressentir avec le temps le besoin de me développer professionnellement. Me lever chaque matin heureuse d’aller travailler, m’investir corps et âme dans des projets tripants, faire des miracles avec des dates de tombée impossibles…
Et voilà que mon congé de maternité sonne ses cloches. Excitation. Crainte. Joie. Tristesse. Beaucoup d’émotions mélangées avec lesquelles je ne sais pas trop comment jongler.
Excitation d’une nouvelle aventure qui commence. Crainte que tout change en un an et d’être celle qui n’arrive plus à suivre la course en revenant. Joie de pouvoir profiter d’un peu de repos avec le jour J. Tristesse de quitter une belle équipe.
C’est sûr, je pourrais prendre le congé court. C’est sûr, mon conjoint pourrait rester à la maison à ma place après mes 18 semaines de congé de maternité. C’est sûr, je pourrais trouver une garderie et y envoyer la petite dès 6 mois. Mais malgré mes craintes de suspendre ma carrière pendant un an, je veux être là pendant toutes les semaines possibles.
Être maman, ça n’arrive pas souvent dans une vie. C’est une étape précieuse, et j’ai pas envie de manquer ça. Pas envie que ce soit l’éducatrice qui me raconte ses exploits. Je veux voir toutes ses premières fois, être là pour l’encourager quand elle essaiera de marcher.
Presque 38 semaines. Et voilà que mon congé de maternité sonne ses cloches.
J’ai étiré le plus que je pouvais, j’ai même songé à allonger d’une semaine de plus, mais à un certain moment, c’est le corps qui n’a plus envie de se rendre au travail chaque jour. Et bon, la grosse bedaine finit par ne plus rentrer dans des pantalons de travail (parce qu’on va se le dire, les pantalons achetés en début de grossesse qui ont coûté un bras, ils ne feront probablement plus les dernières semaines).
Maintenant, il me reste un an pour me préparer mentalement à avoir deux carrières à mon retour : maman et professionnelle.
On jase, vous êtes-vous ennuyées de travailler? Avez-vous commencé votre congé de maternité à reculons?