Une chose me frappe pourtant : ma poitrine. Pendante. Flasque. Je me surprends à me dire « Oh boy! Tu vieillis la mère! » La gravité est une force. Et elle est inévitable. Mes geysers finiront bien par tarir.
Puis, je souris. Il y a un souvenir limpide qui me revient en tête : ma première montée de lait. C’était presque en hurlant à la tête du chum que je lui avais lancé : « Mais c’est pas à moi ça, je les veux pas! Ils sont trop énormes! » Je me souviens d’avoir trouvé mes seins gigantesques, démesurés. Et lui qui s’était contenté de rire, il n’y voyait pas de problèmes, lui!
Ma poitrine étant une partie de mon anatomie difficile à rater, ça me semblait saugrenu de penser que leur présence allait être encore plus accentuée! Pourtant, à la lecture du Mieux-Vivre, on se voulait rassurant, réconfortant. Parce que cette montée laiteuse était normale et que des tétées régulières allaient aider à soulager mes deux monstruosités.
Avant ma sortie de l’hôpital, on m’avait bien guidée dans les rudiments de l’allaitement. Et par « guidée », ça reste un bien grand mot. Je vous épargne les détails, mais c’était en enfonçant la tête de mon poupon dans un de mes seins qu’on m’avait dit : « Elle mourra pas de faim ta fille, elle va trouver son chemin! » Mouin. Comment une si petite bouche pouvait arriver à gérer cette immensité? Et par paire, de surcroît!
Dans cette histoire, ma fille a su dompter les geysers de sa mère et a pu s’en nourrir pendant plus d’un an. Après cette semaine mondiale de l’allaitement maternel qu’on vient de voir passer, je tiens à rendre hommage à toutes celles dont c’est le premier allaitement. Ou le deuxième. Ou le dernier. Au don de soi que vous effectuez chaque jour. Une implication que j’ai toujours envers mon enfant de 18 mois, matin et soir.
Mais dites-moi, elle avait l’air de quoi votre première montée de lait?