Cette semaine, j’étais en voiture dans mon quartier à admirer les décorations d’Halloween de mes voisins, quand mon chum a prononcé ces mots : « Mon dieu que le monde a du temps à perdre ». Visiblement irritée par cette remarque, je lui ai répondu que ces gens-là devaient certainement avoir des enfants et qu’ils le faisaient pour leur faire plaisir. Que c’est un moment important pour la plupart des enfants que de planifier son costume, décorer la maison, faire des activités thématiques reliées à cette journée, etc.
Je me suis tournée vers lui ben fière de mon discours et il n’avait aucune réaction. Décidément, je n’avais pas réussi à le convaincre. Ce qui me fait réaliser qu’il existe deux types de personnes dans la vie : celles qui aiment et celles qui n’aiment pas l’Halloween.
Moi, j’ai toujours aimé le 31 octobre. Depuis que je suis toute petite. Je me souviens très bien que c’était mon père qui me maquillait le jour venu et qu’il faisait une job la plupart du temps douteuse (par exemple, j’étais censée être déguisée en vampire et j’avais l’air d’un clown). Tout ça me passait évidemment 10 pieds par-dessus la tête parce que j’étais costumée et c’était suffisant pour faire mon bonheur.
Le soir venu, je partais gaiement avec ma taie d’oreiller et je rassemblais tout mon courage pour cogner aux portes en criant « Halloween Apple! » (Oui… en Outaouais, c’est ce qu’on dit pour avoir des bonbons).
Ce qui me marquait, c’était l’odeur des maisons des voisins. Ça ne sentait pas comme chez moi. Des fois, ça sentait les épices, d’autres fois le sucré, des fois la cigarette (moins le fun). Mais ça faisait partie de l’adrénaline de rentrer chez de parfaits inconnus.
Ah oui, il y avait aussi ces voisins à la bonne conscience qui tenaient mordicus à nous donner une gâterie santé. Par exemple, des pommes ou des boîtes de raisins secs. Je veux dire, si j’ai le choix entre une Oh Henry! ou un sac à surprises plein de jujubes, de suçons et de caramels, c’est clair que ta pomme va prendre le bord Madame.
À mon retour, le best était évidemment de vider la taie remplie à craquer sur mon lit et de faire le tri de mes trésors sucrés. Petite anecdote : Un Halloween quand j’avais environ 9 ans, j’étais allée chez une amie parce que son quartier était reconnu pour avoir les meilleurs bonbons en ville. Quand on est rentrées, on s’est empiffrées comme jamais, et à 1 h du matin je me suis réveillée et j’ai TOUT vomi dans son lit. La pauvre. Disons que je me suis calmé le pompon les années suivantes #LiveAndLearn.
Mais, à bien y penser, ce que j’aimais plus, c’était la décoration. Je faisais même des maisons hantées dans mon garage. Mes pauvres amies qui acceptaient de me voir dans les semaines précédant l’Halloween devenaient automatiquement mes helpers dans mes grands projets de réaménagement du parterre de mes parents. Je les traînais avec moi chez Zellers et je faisais une razzia de la section déco et bonbon. J’en ai rempli des petits sacs en formes de fantôme et citrouille avec des feuilles mortes, collé des sorcières et des chats noirs sur les fenêtres, étalé des toiles d’araignées sur la brique. Tout ça bien sûr en écoutant une cassette d’ambiance avec des bruits de portes qui grincent et rires maléfiques.
Je pense que devenir maman, c’est aussi ça. Reconnecter avec l’émerveillement de l’enfance. J’ai hâte que mon petit garçon soit assez vieux pour comprendre pourquoi tout d’un coup les murs de sa garderie sont tapissés de chauve-souris, citrouilles et sorcières. De vivre toute cette anticipation avec lui. En attendant, c’est moi qui ai choisi son costume pour cette année… un beau petit cochon rose. Muhahaha!