Je ne suis pas du genre envieux.
Je n’étais pas du genre envieux.
Je suis devenue du genre envieux.
Je me surprends souvent dernièrement à passer du temps sur Instagram, à parcourir les profils parfaits et épurés des mamans 2.0. Quand je relève mes yeux de l’écran et que je constate la quantité d’imperfections qui m’entourent, je ne peux faire autrement que de me comparer avec ces super moms qui semblent, tant bien que mal, avoir une maison et des enfants tellement stylés.
Honnêtement, ma fille de quatre ans choisit son linge, et plus souvent qu’autrement, c’est vraiment pas si beau, et celle de 18 mois réussit à se tacher en buvant de l’eau. Je n’ai pas les moyens de me procurer toutes les marques québécoises vraiment tendance pour mes filles. Ma deuxième porte les chandails de la Reine des Neiges de sa grande sœur, qui trouve que c’est donc rendu bébé comme film.
Je ne cherche pas ici à lancer des roches à ces influenceuses, au contraire! Je les trouve magnifiques et je connais l’immense charge de travail qui se cache derrière chacune de leurs photos. Ceci étant dit, je commence à me questionner sur le besoin de filtrer chacune de nos scènes quotidiennes. Je ne suis certainement pas la seule qui feel un peu comme un pet sauce face à cette surabondance de beau. Certes, notre œil est attiré par le parfait, mais il y a aussi du très poétique dans l’inesthétique.
Cette semaine, j’ai décidé de faire la paix avec qui je suis et avec la façon dont ceci se traduit. Je ne serai jamais capable de prendre des clichés léchés. Il y a tout le temps un cadre de croche, des jouets qui traînent, un pug évaché, de la poussière dans les coins, et je ne sais surtout jamais quel filtre Instagram choisir pour améliorer ladite photo. Je ne sais pas si je dois regarder la caméra ou l’écran quand je prends un égoportrait. Y’a toujours une lumière de brûlée quelque part, une des filles qui braille, mes photos vues de haut sont jamais cadrées.
En prenant un pas de recul, je réalise que je n’ai pas à compétitionner avec celles qui ont le talent de partager le beau, parce que je suis de celles qui osent partager le moins beau, et à nous toutes, nous parvenons à publier des posts pour répondre aux goûts de tous. J’ai fait un ménage de mes médias sociaux pour trouver davantage de femmes qui me ressemblent et qui partagent, elles aussi, des images désorganisées ou de la cellulite en plein été.
Ne déformez pas mes mots, je ne suis pas en train de hater celles qui créent des clichés parfaits, j’ouvre tout simplement la porte à d’autres personnes qui ont peut-être moins d’abonnés, mais qui valent tout autant la peine d’être vues et entendues. La vie est déjà assez stressante comme ça : la charge mentale nous pèse sur les épaules quotidiennement, la lutte féministe est loin d’être gagnée, et le gouvernement qui ne cesse de nous crosser. Ce soir, je fais la paix avec ma vie et j’arrête de me comparer parce que de toute manière, nous sommes toutes vraiment nice chacune à notre manière!