Sur TPL Moms, avec les auteur.e.s, nous parlons très souvent de nos enfants. Vie de parents, t’sais! Mais aujourd’hui, j’ai plus envie de parler d’une des personnes les plus importantes de ma vie.
J’ai perdu, il y a presque un mois déjà, ma grand-maman. Une femme qui a littéralement marqué ma vie. Si je passe une très grande partie de ma vie, maintenant, à élever un petit être humain, à répondre à ses 2 millions de questions et à le consoler, je vous avoue que la petite enfant en moi a eu — et a encore — besoin de pas mal de réconfort, elle aussi.
Ça m’a frappée, plus qu’avant, à quel point, malgré les gens qui ont déjà quitté cette vie, que j’ai vu partir, je ne m’y habitue pas. Je crois qu’on ne s’y habitue jamais vraiment, mais on dirait que j’avais oublié ce que ça fait. De dire au revoir pour toute la vie.
Ma grand-mère, c’était le pilier de notre famille. Une grande femme. Celle qui nous unissait tous. Qui a élevé cinq enfants. Perdu un en bas âge. Qui travaillait, avec mon grand-père, pour l’entreprise qu’ils avaient bâtie, de la maison avec ses marmots. Elle était forte. Elle avait du caractère. Quand je parle de la force des femmes dans notre famille, c’est clairement d’elle que ça vient. Elle ne se laissait jamais imposer ce qu’elle ne voulait pas. Elle n’avait jamais peur de le dire non plus.
Elle était incroyable. Elle était unique.
Et je me trouve si chanceuse d’avoir été sa petite fille. C’est fou, hein?
J’ai envie — et besoin — de parler d’elle, parce que je n’ai pas envie d’oublier. J’ai l’impression, quand on dit adieu, que tout deviendra une dernière fois. Pourtant, j’ai envie de garder chaque parcelle d’elle.
La vie m’a offert le plus beau des cadeaux, un privilège inestimable. Avec mes parents et ma sœur, nous avons passé sa dernière journée de vie avec elle. Bien qu’elle n’ouvrait plus les yeux, j’ai encore le doux feeling de sa main qui serre la mienne, quand je lui parlais. Quand je lui répétais combien je la trouvais belle.
C’est en lui tenant la main que ma sœur et moi on s’est mises à relater tous les souvenirs qu’on avait avec elle. À raconter des histoires, des anecdotes. À rire. À redire et redire encore combien nous l’aimons. C’est là que j’ai vraiment pris conscience de tous les souvenirs dont elle faisait partie. Elle était toujours là. Avec nous, ou tout près. Jamais loin. À nous garder. À nos anniversaires, à nos soupers. Elle était à toutes mes pièces de théâtre. Elle a écouté et gardé tellement de nos secrets. Même une fois adultes, elle continuait d’appeler ma mère chaque jour pour demander de nos nouvelles. C’était ma grand-mère tout craché.
C’est ça que je veux dire, quand je dis que la petite MariePier struggle pas mal depuis un mois. L’adulte que je suis comprend que c’est la vie qui suit son cours. Que c’était le temps de dire au revoir, parce que de la souffrance, il y en avait. Que les gens qu’on aime le plus ne sont pas là pour toujours. J’ai dû expliquer et consoler un petit bonhomme de 7 ans qui a eu, lui aussi, le privilège de la connaître depuis sa naissance. D’être son premier arrière-petit-fils.
Et en consolant ma mère, qui a perdu la sienne, et mon fils, qui, lui, vivait son premier grand départ, il y avait la petite fille. L’enfant en moi. Ouf. Il n’y a rien au monde qu’elle ne voudrait plus que d’autres moments avec elle.
Parce que personne ne peut remplacer une grand-maman. Son regard doux, ses câlins remplis d’amour. Sa façon de tenir ma main. De faire sentir l’amour inconditionnel. Parce que je crois que c’est aussi fort que l’amour que nos parents nous portent.
Ma grand-mère était une femme unique. Une inspiration. Mon fort.
Il faut maintenant que j’apprenne à avancer sans elle dans mes repères.
« Il faut compenser l’absence par le souvenir. La mémoire est le miroir où nous regardons les absents. » – Joseph Joubert