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La santé mentale, c’est beaucoup plus qu’une annonce pré-électorale

En 2017, après un an à recevoir des conseils de toutes parts sur comment guérir mon bébé, à entendre #LesGens invalider ou minimiser ce que je vivais au quotidien (en m’informant que les intolérances infantiles multiples « ça disparaît un jour, t’sais ») et à manger à peu près rien, j’ai commencé à croire que je n’étais pas une assez bonne mère pour mes enfants, que je n’en faisais jamais assez.
 
J’ai essayé plein de choses pour m’efforcer de concevoir ma maternité comme une expérience positive, écrire pour TPL Moms notamment. Mais il a fallu que je me rende à l’évidence que mon état faisait émerger bon nombre de vulnérabilités que je ne voulais pas vraiment adresser auparavant. J’ai travaillé fort là-dessus dans la dernière année, accompagnée des bonnes personnes.
 
Exiger plus de financement gouvernemental pour des ressources en santé mentale, c’est crucial. 35 millions de dollars pour le démarrage d’un programme public de psychothérapie offert à 3 % de la population, ce n’est pas suffisant. Je doute que ça permette une plus grande accessibilité aux personnes qui en ont réellement besoin de façon urgente, alors que près de 50 % de la population canadienne sera aux prises avec une maladie mentale avant l’âge de 40 ans.

À l’origine, nous nous sommes donné un système de santé public digne de ce nom parce que nous avons cru qu’investir collectivement dans la santé de nos concitoyen.ne.s serait rentable socialement. Que nous n’avions pas à choisir entre notre santé, payer notre loyer ou nourrir nos enfants.
 
En ce moment, nous sommes à mille lieues de ces principes fondateurs pour ce qui est de la santé mentale. Rencontrer un.e psychologue, c’est encore un luxe pour bon nombre de personnes qui vivent de la détresse psychologique.
 
Pourtant, les coûts sociaux du manque de soutien en santé mentale sont largement documentés.
 
Les gouvernements doivent arrêter de considérer les ressources privées, les causes philanthropiques, les organismes communautaires ou les proches aidants comme des moyens venant pallier au manque évident d’argent public investi dans la santé mentale et en prévention.
 
La docteure Karine Igartua démontrait clairement dans le documentaire Bye_ les impacts des décisions politiques sur la réduction du nombre de lits aux patient.e.s ayant besoin d’un suivi psychologique.

En cette année électorale qui débute sous peu, j’espère que les partis politiques s’engageront à investir davantage pour la santé globale des Québécois.e.s et l’accessibilité des services, particulièrement en santé mentale. Qu’ils ne se limiteront pas seulement à faire des vœux pieux pour attirer des votes de la population alors qu’il y a une grande nécessité d’agir.

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