Pourquoi j’ai commencé à lire des « blogues de maman » quand mes petites étaient encore aux couches? Pour trouver des réponses à certaines de mes questions bien sûr, pour dénicher des trucs et conseils prodigués par des mères vivant à peu près la même réalité que moi, pour découvrir des nouveaux produits, nouveaux lieux, nouvelles tendances, pour me reconnaître à travers les récits des unes et des autres. Mais LA raison ultime qui me poussait à m’abonner aux pages de blogueuses que j’affectionnais, c’était pour me sentir moins seule, aussi simple que ça.
 
Ah, le damné sentiment de solitude qui nous noircit le cœur quand on reste à la maison pour prendre soin de notre cher poupon. Qu’il est sombre et pesant quand il se manifeste ! Pour éviter d’y mariner trop longtemps, quoi de mieux que de constater en lisant des bouts de vie partagés par d’autres mamans que j’étais loin d’être la seule à me sentir ingrate quand j’ai mis fin à l’allaitement, loin d’être la seule à ressentir un mix d’émotions contradictoires la veille de la première journée en garderie, loin d’être la seule à m’inquiéter bien trop pour un bouton sur une joue ou une soudaine baisse d’appétit. Les blogues ont été pour moi une sorte de cercle des fermières des temps modernes, mon club social qui m’a permis de casser cette impression d’être l’unique mère au monde à vivre telle angoisse ou tel chagrin.
 
Au-delà de l’écran, lorsque j’osais m’ouvrir un peu, j’étais souvent surprise d’apprendre que d’autres vivaient sensiblement la même chose que moi. Je me souviens avoir été étonnée d’entendre d’autres femmes raconter qu’elles comptaient principalement sur leur conjoint pour leur donner un coup de main avec bébé, moi qui m’imaginais qu’elles avaient toutes un réseau super développé d’amies, famille, etc., pour leur prêter main forte. Ou cette autre fois où j’avouais un peu honteuse à ma coiffeuse que je détestais faire des lunchs et qu’elle m’a presque crié à quel point elle haïssait ça, elle aussi! Chaque fois que j’avais ce genre de « révélations », je me rendais compte à quel point j’étais loin d’être toute seule dans ma bulle.
 
Et le poids de la solitude n’est pas exclusif à la maternité. Je me reconnais souvent dans les propos de femmes qui partagent leur vécu. Que ce soit à propos de la charge mentale, de la répartition des tâches, du sexisme ordinaire, de cette fâcheuse habitude de se faire passer en dernier, de s’occuper de tout le monde sauf de soi… On pense qu’on est seule à ressentir les choses de telle façon et en discutant, on découvre que c’est loin d’être le cas. Et ça, aussi bête que ça puisse paraître, ça fait du bien! Ça allège les épaules, ça apaise, ça réconforte en défaisant cette image qu’on se faisait de nous : l’hypersensible, l’insécure, la weird, la bizarre, etc. Eh non, on n’est rien de tout ça, on est juste humaine!
 
Que ce soit via des blogues, des ateliers, des groupes de discussion ou simplement des rencontres autour d’un café, partager avec d’autres femmes, sans jugement, ce qu’on vit, ressent, craint, appréhende, permet de créer un sentiment de communauté, d’appartenance. Ça ne fait pas disparaître complètement la solitude, mais ça la fait drôlement rétrécir.
 
Quels sont vos moyens pour contrer l'oppressant sentiment de solitude?