Mercredi matin, je dois me laver les cheveux, je mets donc mon fils d’un an et demi dans sa bassinette et je me lave tranquillou la crinière sachant qu’il est en sécurité dans son lit. Vient le temps de déjeuner, alors je le ressors, je m’en vais me sécher les cheveux, avec mes 5 poils sur le caillou (un feeling là, pas la vraie vie), je sais que ça va me prendre 2 minutes et quart. Je le laisse donc jouer avec sa sœur et les Mega Bloks. Je finis, je retourne les voir dans la chambre, mon fils est dans son lit. Il a grimpé avec l’aide de sa sœur de 4 ans et demi et il me sourit. J’ai vraiment un Jean Craint Point.
C’est ma belle-mère française qui m’a sorti l’expression, un jour, alors qu’on regardait les cousins jouer à faire je ne sais pas quoi qui demande de ne pas avoir la peur au ventre. (Pour les personnes qui seraient moins vite aujourd’hui Jean Craint Point = je n’en crains point donc je n’ai peur de rien).
Mon fils essaie de monter sur la table du salon. Jean Craint point.
Il monte et descend les escaliers « sans aide ». Jean Craint point aussi.
Il déplace tous les meubles mobiles du salon, il se glisse sous le lit des invités comme s’il y avait 12 pieds entre le plancher et la base du lit, il saute du divan comme s’il était spydermen. SynderMan? Spiderman! Non, Jean Craint Point.
Je me dis que c’est une phase, il a juste un an et demi et c’est dur pour lui de comprendre que ses actions ont des conséquences, genre une lèvre fendue ou une grosse bosse sur le coco. D’un autre côté, je sais que sa sœur essaie de le protéger en disant toujours les mauvais coups de son petit coco de petit frère. Si ça prend un village pour élever un enfant, ici, ça demande surtout des yeux tout le tour de la tête, peu importe son âge. J’ai beau expliquer, il est du genre à déplacer le petit sofa en mousse pour montrer sur le lit pour sauter dans les airs. Mine de rien, je ne peux jamais le laisser seul un instant, pis c’est correct, mais avouons-le, un peu fatigant.
Alors quand je le vois se préparer à faire son petit Spiderman, j’ai beau crier Marcel bien fort, je sais bien qu’il se reconnaîtrait peut-être mieux sous le nom de Jean. Jean Craint point pour les intimes.