J’aime mon conjoint. Je l’Aime, pis je l’Adore, pis je l’Apprécie. On ne se le dit pas souvent ; on est comme ça, c’est tout. On parle pas de sentiments plus qui faut et on garde les moments tendresses pour nos instants à deux.
Avant qu’on ait un enfant, je ne l’avais jamais vraiment vu avoir des émotions. Je sais qu’il en a, mais elles sont cachées bien loin et ne transparaissent que très peu. Tristesse comme joie, ce n’était pas le mieux placé pour s’exprimer. Et quand on parlait d’avoir un bébé, j’avais de la difficulté à cerner s’il en voulait vraiment un, ou voulait juste me faire plaisir.
J’avais un peu peur en fait. Peur qu’il réalise ce qu’il venait de dire le jour où il m’a dit qu’on commencerait à essayer de concevoir un mini-humain. Peur qu’il réalise qu’il allait devenir père et qu’il prenne ses jambes à son cou le moment venu. Peur qu’il ne veuille pas s’en occuper, parce qu’il n’a jamais été un gars à bébé. Peur de me retrouver toujours toute seule à tout faire.
Mais ma plus grande peur, c’était qu’il ne l’aime pas.
Le bébé est né. Pis notre vie a changé.
C’est pas arrivé instantanément. Enfin, oui, il a bien avoué avoir ressenti un petit quelque chose quand il a vu ce petit être gigoter sur ma poitrine, tout frais sorti. Mais après, ce n’était pas le premier à vouloir lui donner le biberon, le bercer, le cajoler.
Par contre, il était présent. Il jouait son rôle à merveille. Il se levait avec moi la nuit quand je nourrissais le petit, par soutien moral. Il prenait le relais le matin. Il le calmait quand il pleurait. Rien à reprocher. Mais pas gaga.
Le déclic a eu lieu quand le bébé a commencé à interagir. Des sourires, des areuh, des drôles de binettes.
Il est passé d’un bon papa à un papa merveilleux. D’un homme au cœur de pierre à un homme au cœur tendre. De l’indifférent à celui qui a hâte de voir le sourire de son enfant après une longue journée de travail.
Il est tombé amoureux. Et ce sentiment-là ne partira jamais. Bébé ne manque et ne manquera pas d’amour, il lui en donne en permanence. Attention à ceux qui voudront faire de la peine à notre enfant, papa n’est pas loin derrière! Et il sera toujours là.