J’appuie les étudiantes sages-femmes qui se mobilisent pour la rémunération de leurs stages
Estelle gb Elle était là lors de mon deuxième accouchement. Absolument discrète, elle observait. Je me souviens de son regard doux, de son calme. Une jeune femme en première année d’études pour devenir sage-femme, qui apprenait le métier.
La pratique sage-femme, c’est comme l’enseignement ou la médecine : ça s’apprend en grande partie par la pratique. C’est en assistant à des accouchements, en observant les interventions d’autres sages-femmes et médecins, et en accompagnant des femmes dans leur suivi de grossesse, supervisée par des sages-femmes et obstétricien.ne.s expérimenté.e.s, que l’on acquiert les compétences nécessaires à la profession.
C’est pourquoi le programme d’études en pratique sage-femme comprend rien de moins que 2 352 heures de stage. 2 352! Il s’agit du plus grand nombre d’heures de stage non-rémunérées au Québec. Parce que contrairement aux résident.e.s en médecine pour qui l’internat est payé, les sages-femmes ne reçoivent aucune compensation financière pour les heures travaillées pendant leurs stages. De plus, ces stages exigent souvent d’être de garde 24 h sur 24 h pendant des périodes allant jusqu’à 7 jours. Il leur est donc impossible d’occuper un emploi qui leur permettrait de financer leurs études. Quel.le.s professionnel.le.s accepteraient de telles conditions?
Les étudiantes sages-femmes se mobilisent depuis quelques mois déjà pour exiger du gouvernement la rémunération de leurs stages. Elles ont lancé cette semaine une pétition que nous pouvons signer pour signifier notre appui à leurs revendications.
Mon expérience en suivi sage-femme a été absolument merveilleuse. Je suis convaincue que la présence de ces femmes dévouées et compétentes a été déterminante dans le souvenir magique que je garde de mes deux accouchements (dont vous pouvez lire les récits ici et là).
Je suis de celles qui croient fermement que nous devrions, collectivement, valoriser la pratique sage-femme de manière à augmenter le nombre de suivis, pour au moins le rendre accessible à toutes les femmes qui le souhaitent. 1 femme sur 4 affirme désirer un suivi avec sage-femme, mais seulement 4% y ont actuellement accès. Mais pour rendre ce service plus accessible, il faudrait d’abord augmenter le nombre de sages-femmes. Comment espérer le faire si les conditions de stages sont à ce point difficiles que plusieurs étudiantes interrompent ou abandonnent leurs études?
Allez, signez donc la pétition!
Pour appuyer les étudiantes, c’est par ici!
Pour plus d’informations : le site des étudiantes sages-femmes du Québec, et leur page Facebook.
N’hésitez pas aussi à partager leur vidéo sur les réseaux sociaux!
Crédit : Association des étudiantes sages-femmes du Québec – AESFQ/Facebook