La fois où j’ai pleuré au supermarché

Pour connaître l’histoire de Catherine, consultez la première, deuxième et troisième partie de son témoignage.

Le deuil n’est jamais un sujet facile. On n’ose pas en parler pour ne pas faire ressortir les émotions négatives autant chez soi que chez les autres. Mais, qu’on le souhaite ou pas, ces émotions sont présentes et on doit les accepter. La psychologue nous en avait informés ; elles peuvent ressortir à n’importe quel moment, surtout au début du processus de deuil. Et c’est bien vrai!
 
Le déclencheur n’était pas quelque chose d’évident, comme passer dans l’allée des pots de bébé ou entendre un enfant dans l’allée suivante. C’était sans lien direct. À la caisse de l’épicerie, on m’a demandé ma carte d’identité pour valider mon âge. J’avais une bouteille d’alcool dans mon panier. Et voilà que je me retrouvais en pleurs…

via Giphy

En y pensant, j’ai réalisé à quel point toute cette scène était ridicule. Je vois encore la caissière, étant désorientée par ma réaction, tenter de justifier pourquoi elle me demandait mes cartes. Elle se sentait visiblement mal et ça me rendait encore plus coupable de ne pas être en mesure d’arrêter mes larmes.
 
J’ai l’air jeune, je le sais. J’ai toujours parue plus jeune que mon âge. J’aime d’ailleurs voir la réaction que je reçois lorsque je tends ma carte et que l’on remarque la date de naissance. Ce moment d’hésitation, de surprise et, quelques fois, de malaise aussi. Je m’étais toujours demandé si on allait encore exiger que je sorte mes cartes lorsque je me promènerais avec un enfant. J’étais soudainement plus loin de le découvrir que ce que je croyais. C’est évidemment de cette pensée qu’a découlé ce moment gênant au supermarché.

Ce n’est qu’en arrivant à la maison, lorsque mon copain m’a ouvert la porte avec son air surpris en me voyant arriver dans cet état, que j’ai pu reprendre sur moi. J’ai réalisé l’absurdité de ce qui venait de se passer. Je me suis esclaffée en tentant tant bien que mal de lui expliquer ce qui venait de se passer : j’ai pleuré au supermarché lorsqu’on m’a demandé mes cartes d’identité…

Avez-vous déjà vécu une situation absurde comme celle-là?