L’histoire commence bien souvent avant de tomber enceinte. Votre amoureux et vous rêvez de votre future famille et vous partagez les prénoms que vous aimeriez potentiellement donner à vos chérubins. Les sources d’inspiration sont nombreuses et viennent de partout. Littérature, généalogie, histoire, culture populaire… Les possibilités sont immenses.
Puis l’affaire se concrétise. Un petit plus vous confirme que vous serez parents sous peu. Pour certains, le choix de prénom est une affaire déjà réglée, pour d’autres, de bonnes discussions et/ou négociations s’imposent. Évidemment, une des premières questions qui vous est posée quand vous annoncez la bonne nouvelle est « Savez-vous comment vous allez l’appeler? »
J’avais une belle liste de choix de prénom. On attendait deux bébés alors on avait le double de fun à chercher les prénoms parfaits. L’un d’eux était choisi longtemps avant que je sois enceinte. Pour l’autre, j’ai tenté jusqu’au dernier moment de le faire accepter, mais mon amoureux avait peur du « regard » des autres. Il me disait qu’il avait peur que notre enfant soit victime de moqueries. L’impressionnante quantité de commentaires négatifs que nous avons reçus quand on parlait de ce possible choix n’était pas tellement agréable non plus et n’a pas trop aidé ma cause.
Pis ça me choquait pas mal. Je veux dire, dans quel monde on vit pour que Monsieur et Madame croisés à l’épicerie détectent ta bedaine, t’interrogent sur le prénom et te répondent un désagréable « ouin, c’est spécial ». Le fait de porter un jugement sur un cheminement aussi personnel qu’est de nommer son enfant, je trouve ça juste bien désolant.
Finalement, on a trouvé un prénom plus classique. Je l’aime son prénom. Il lui va bien depuis le premier jour et je ne l’imagine pas s’appeler autrement.
Mais c’est maintenant bien clair entre mon amoureux et moi que notre troisième enfant, s’il est muni d’une vulve, portera l’infâme prénom tant jugé par tous. Je n’ai pas tordu le bras de mon amoureux, il m’a dit dernièrement qu’il se trouvait poche d’avoir eu peur des commentaires du monde et je suis vraiment contente qu’il ait mûri sa réflexion là-dessus. Parce qu’on va se le dire, c’est facile pour le monde de juger tant que la petite merveille n’est pas venue au monde. Je me demande si nous aurions eu autant de commentaires s’ils avaient simplement été mis devant le fait accompli…
Enfin bref, l’avenir nous le dira.