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La fois où je suis devenue coach de soccer
Crédit: luvmybry/Pixabay

Mais qu’est-ce que je fais là, au milieu du terrain, un sifflet au cou, entourée de 27 petit.e.s ami.e.s qui courent, pleurent et crient?

Ah oui!

Cet été, je voulais inscrire ma grande de six ans au soccer. Moi qui ai toujours été la dernière choisie quand on faisait les équipes en éducation physique, je souhaitais que mes filles apprennent à se débrouiller dans les sports d’équipe. Mais je trouvais ça cher, presque 300$ pour courir après un ballon, alors qu’il était hautement probable qu’elle choisisse de plutôt compter les fourmis. Et pas pratique, c’était deux soirs par semaine, dans des parcs assez éloignés, à l’heure du souper, fallait que je traîne ma plus petite, alors qu’il y a un chouette terrain de soccer juste à côté de chez moi. 

J’avais déjà démarré une équipe de soccer de filles dans une école secondaire. Par le  groupe Facebook des résidents de mon quartier, j’ai interpellé les autres parents. Plusieurs ont répondu à l’appel de créer notre propre ligue amicale de soccer pour les enfants. Plus de 30 enfants se sont inscrits! L’heure et la journée ont été choisies par sondage. En rencontre de parents-organisateurs-bénévoles, j’ai partagé mes idées d’ateliers pour les jeunes. C’est ainsi que je suis devenue coach de soccer! Devenir maman vient avec des tâches connexes insoupçonnées…

La première pratique était vraiment intense! Moi qui m’attendais à travailler avec des petits Ronaldo, finalement c’était difficile, voire impossible, de juste les placer en ligne un derrière l’autre! Il a fallu faire simple : faire des passes deux par deux, courir avec le ballon, essayer de ne pas le prendre avec les mains ni se mettre en boule dessus pour le garder. Et ne pas frapper les autres enfants. S’ils apprennent ça, mes objectifs seront atteints pour la saison! 

Bon, il a fallu montrer un peu les dents pour les histoires de réservation de terrain et de bureaucratie. Mais l’arrondissement a donné son ok et les parents signent une jolie décharge révisée par une parent-avocate. Le coût est un gros 10$ pour l’achat des cônes et des ballons, ce qui fait que les enfants plus vulnérables peuvent participer. En s’envoyant sans cesse de nouvelles idées d’ateliers, notre équipe d’entraîneurs s’en vient vraiment sa’ coche.

Alors c’est pour ça que je suis là, au milieu du terrain, sous le regard attentif d’une trentaine de parents. Je finis avec pu-de-voix et complètement crevée, mais c’est une grande joie pour moi que mes filles disent « c’est ma maman le professeur de soccer! » Je suis surtout fière que cette initiative citoyenne organisée par les parents du quartier soit un tel succès collectif! Comme quoi on n’a pas besoin que ça soit compliqué, les cours d’été.

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