Je l’avoue, je pensais d’abord écrire ce billet en citant mon chum comme exemple. Je suis constamment en train de lui dire de lâcher son es*** de téléphone. Et comme la vie (cette coquine allégorie de l’existence) nous rappelle toujours à l’ordre, hier, mon chum m’a appelé trois fois pour l’aider avec les enfants avant que je me décide (ou ne l’entende) à lâcher mon appareil maudit. Pour le convaincre de l’utilité de ce que j’étais en train de faire, je lui baragouine que j’écrivais un courriel pour la job.
Un. Courriel. Pour. La. Job.
À 19h30. Alors que les enfants sortent du bain, que le lave-vaisselle doit être vidé, que les lunchs sont en suspend, les serviettes de piscine mouillées et les restants du souper en train de durcir sur le comptoir. REALLY?
Le courriel pouvait attendre. Mais comment se fait-il qu’à l’instant où mon cell me brûlait les mains, ce courriel semblait être ma priorité? Alors que je clame haut et fort d’avoir mes objectifs de vie à la bonne place (famille-amoureux-amis-plaisir-travail), suis-je à ce point l’esclave d’une petite boîte qui de plus en plus, me donne l’impression d’être plus apte que moi à réfléchir?
La réponse : oui.
Je blâme souvent mon chum d’être pire que moi. Mais je me demande si ce n’est pas parce que les gars ont généralement leur cell dans leur poche en permanence. Moi non. Simplement parce que mes poches de pantalon sont trop petites et que je n’ai pas l’habitude que les hommes ont de traîner dans leurs poches ce que je traîne dans ma sacoche. Ma fierté d’être moins connectée que mon chum tient donc à trois pouces de tissus. Bravo.
Une expression anglophone dit : « Life is what happens when you’re too busy making plans. » La vie est ce qui arrive pendant que tu es trop occupé.e à faire des plans. En 2018, cette expression devrait devenir : « La vie est ce qui arrive pendant que tu es occupé.e à niaiser sur ton cell. » Car peu importe les nouvelles prouesses de nos téléphones, ils restent des machines et ils ne sont pas une solution à notre solitude. Tout au mieux, ils savent nous divertir, mais ils n’auront jamais la chaleur d’un humain avec un cœur qui bat.
So… On lâche nos cells gang?