« Non, je suis dégeulasse! »
Il s’agissait d’une petite phrase toute simple, en apparence banale, balancée à mon chum sans réfléchir, mais qui n’était finalement pas sans conséquence.
J’avais accouché depuis peu. Malgré un troisième bébé, je n’avais aucune vergeture et j’avais perdu les 19 livres prises pendant ma grossesse en moins de trois semaines. Mais mon ventre était très mou et j’avais tout de même, à mes yeux, encore 10 livres à perdre (et je subissais probablement une chute d’hormones qui influençait mon humeur, mais ça c’est une autre histoire!).
Je tentais tant bien que mal de dénicher LE chandail qui dissimulerait mon mou de ventre. Hélas, ce chandail ne semblait pas exister dans ma garde-robe. Sans se douter qu’il s’agissait d’un terrain miné, mon chum est entré dans notre chambre à ce moment. Il m’a regardée et il m’a dit, très gentiment, qu’il me trouvait belle. Son compliment m’a quelque peu agacé!
C’est pourquoi je lui ai balancé cette phrase, trois semaines après mon troisième accouchement. Ce que j’avais entre autres oublié de prendre en considération : la présence de mon fils de 3 ans qui jouait un peu plus loin. Il n’a rien répliqué, mais il a tout entendu.
En effet, quelques jours plus tard, alors que je lui disais à quel point il était beau, il m’a répondu, sans détour, « non, je suis dégeulasse! »
C’est alors que j’ai compris. J’ai compris l’impact de cette phrase que j’avais crue si inoffensive quelques jours auparavant. J’ai compris que si je souhaitais que mon fils développe une bonne image de lui-même, je devais commencer par entretenir la mienne. Ou, du moins, que je devais porter attention aux propos que je tenais devant lui et à mon attitude face à mon corps.
Malgré tout, mon fils semble avoir une bonne estime de lui-même. Je crois que cette fois, il a seulement répété mes propos sans trop en intégrer la signification. Cette situation m’a tout de même amené à réfléchir. Elle m’a rappelé que nous sommes des modèles pour nos enfants et que notre façon de traiter notre corps déterminera en partie la façon dont ils traiteront le leur.
Avez-vous déjà vécu une situation similaire?
Si vous souhaitez vous aussi amorcer une réflexion sur le développement de l’image corporelle des enfants, des adolescents et même des adultes, le livre « Miroir, miroir je n’aime pas mon corps » de Dre Nadia Gagnier, psycholgue s’avère fort intéressant.