Depuis que je suis petite, je dois me battre avec le fléau invisible, mais tenace, qu’est l’anxiété. Oui, on peut réellement souffrir d’anxiété! Comme la dépression, ce n’est pas seulement dans notre tête, c’est un problème réel dont beaucoup de gens souffrent, beaucoup plus que nous le croyons. Et comme la dépression, ce n’est pas une maladie nécessairement visible, les personnes anxieuses n’ont pas une étiquette « personne anxieuse » collée sur leur front.
 
Parfois, ça ne paraît pas à première vue, on se dit que la personne semble bien correcte, qu’elle ne semble pas particulièrement stressée. Malgré tout, la personne anxieuse doit, tous les jours, vivre avec le petit hamster qui ne cesse jamais de courir dans sa tête.
 
J’ai trop de fois entendu des phrases telles que « Franchement, il faut juste apprendre à se calmer », ou « nous sommes tous stressés, tu n’es pas la seule ». Le jugement face à cette maladie mentale, parce que oui, c’est une maladie mentale, est malheureusement trop présent. Les gens pensent qu’on exagère, que nous devrions nous contrôler.
 
Quand je dis que je souffre d’anxiété et que je suis sous médication (j’en parle, je n’en ai pas honte), je sens parfois de la compréhension, mais malheureusement, d’autres fois ce que je sens, c’est le jugement. Je me suis déjà fait répondre « Pas besoin de pilules pour ça, t’as juste à te contrôler, c’est tout ». Dans mon livre à moi, on ne peut pas comprendre ce qu’est l’anxiété tant quand on ne la vit pas.
 
L’anxiété est un problème profond, intérieur. Il n’y a pas de façon de s’en débarrasser définitivement, nous ne pouvons qu’apprendre à vivre avec, et croyez-moi, c’est un combat de tous les jours.
 
Aujourd’hui, je suis fière de dire que je vis beaucoup mieux avec mon trouble anxieux. Non, je ne suis pas guérie, et je ne le serai probablement jamais. Cette maladie fait partie de moi et je l’assume. Je n’ai aucunement honte de dire que je souffre de ce problème et que je suis sous médication. Au contraire, je suis fière de dire que j’ai combattu ce problème, qu’aujourd’hui, il affecte beaucoup moins ma vie. Tout le monde devrait en parler, plus on en parle, moins c’est tabou. Et surtout, les préjugés sur les maladies mentales devraient cesser.