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Quand la vie (ou l’indigestion) t’envoie un message
Crédit: Wokandapix/Pixabay

Cette année, avec mon nouvel emploi, mon conjoint blessé en attente d’une opération et une préado qui ne collabore pas toujours, la rentrée scolaire a été parfois catastrophique. J’en ai perdu des bouts par moment. J’ai eu besoin d’un petit rappel à l’ordre de la vie (en l’occurrence une bonne indigestion) pour me faire réaliser dans quel tourbillon j’étais et les conséquences qui en découlent.
 
Les deux principaux acteurs de la bourde que je veux vous raconter sont une réunion de parents un mercredi soir et ma recette de pâtes à la Tousqui. Les réunions de parents et le chamboulement qui en découle se passent de précision. Quant aux pâtes à la Tousqui, elles sont faites avec les restants disponibles. Rapide et efficace, la beauté de ce plat réside dans son originalité, car jamais elles ne seront identiques à la fois précédente. Ce qui, en mon sens, en fait son charme et qui s’accorde bien avec mon horreur du gaspillage.  
 
Donc, j’avais peu de temps entre mon arrivée et mon redépart de la maison. En plus, je ne croisais même pas mon chum. J’ai donc improvisé un souper avec des tomates cerises et des champignons qui avaient connu de meilleurs jours, le restant de pancetta et un pot de sauce rosée. J’ai avalé mon assiette sur le coin du comptoir, embrassé ma fille, texté mon chum et j’étais aussitôt en route pour l’école. Ma fille avait levé le nez au-dessus de la casserole en affirmant qu’elle attendrait son père pour manger.
 
On fait maintenant un saut en plein milieu de la nuit, alors que je rêvais de choses atroces. Dans ce cauchemar, je me faisais poignarder en plein ventre et je me sauvais de mon agresseur en tenant ma blessure qui élançait. À un moment, mon esprit a différencié l’illusion de la réalité juste à temps pour comprendre que ma douleur est bien réelle et qu’il fallait aller à la salle de bien. Right now.
 
Je n’ai pas souvenir d’avoir été aussi malade que cette nuit-là. Et alors que je rendais mon souper dans la toilette, je n’avais qu’une seule pensée en tête… pas la gastro!!! Parce qu’avec mon système immunitaire en béton, si j’étais malade tout le monde allait y passer. Une fois que mon ventre s’est calmé, je me suis péniblement traînée jusqu’à mon lit que j’ai trouvé trempé de sueur. Je me suis donc traînée à nouveau jusqu’au divan et je me suis fait un cocon. J’avais chaud, j’avais froid, j’avais mal à la tête et je croyais que l’estomac voulait me sortir de l’abdomen. Ce fut une nuit horrible. Aux petites heures du matin, j’ai enfin trouvé le sommeil, pour me faire presque aussitôt réveiller par mon chum étonné de me trouver là.
 
En voyant ma tête de déterrée, il a tout de suite compris. Il m’a touché le front et a affirmé sur un ton solennel que je faisais de la fièvre. J’ai répondu que ça devait être à cause de la couverture synthétique, mais je savais qu’il avait raison. Je ne voulais juste pas de cette indésirable dans ma maison, Celle-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom-qui-commence-pas-un-G. Comme si formuler ma crainte à haute voix confirmerait automatiquement cette possibilité. C’est naïf, je sais, ne me jugez pas… la nuit avait été longue.
 
Quoi qu’il en soit, j’ai eu une récupération assez rapide pour une gastro et j’ai pu manger quelques heures plus tard seulement. J’ai été la seule qui n’était pas en forme de tout mon entourage dans les jours qui ont suivi. Ce n’était pas cette méchante Madame Gastro finalement.
 
Il me manquait pourtant une partie de l’histoire (qui serait demeurée secrète si je n’avais pas été malade) pour comprendre ce qui m’était arrivé. Ce soir-là, après mon départ, ils ont opté pour le fast-food du coin au lieu de manger mes pâtes. Une inspiration qui leur aura été salutaire. Parce qu’en jasant avec mon chum du problème pour en trouver enfin la cause, j’ai réalisé que la fameuse pancetta datait de plusieurs jours, contrairement à ce que je croyais. Je m’étais juste trompée de dimanche quand j’ai décidé de l’inclure dans ma casserole.
 
Alors, j’ai réalisé des choses importantes.
 
Primo, le temps passe trop vite, et je perds le fil. Ce qui peut s’avérer embêtant. J’ai besoin de temps pour moi.
 
Deuxio, je vais revoir ma politique anti-gaspillage et essayer d’être plus vigilante.
 
Tertio, je remercie la bonne étoile de ma famille pour leur envie de McCroquettes ce soir-là, même si je déteste quand ils n’apprécient pas la nourriture que je prépare.
 
 Et enfin, je ne crois pas que les pâtes à la Tousqui se retrouveront au menu bientôt. On a besoin d’une pause, elles et moi. À la place, on mangera un bon spaghetti traditionnel avec des aliments frais!

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