Juste après l’Halloween, une fois que les derniers rayons de chaleur nous caressent et que le soleil tire sa révérence de plus en plus tôt, une peur bleue s’installe en moi : l’hiver approche. Ça ne m’a jamais traversé l’esprit avant d’avoir des enfants.
Auparavant, je regardais passer les saisons au même rythme que changeaient les habits des mannequins dans la devanture des magasins. J’étais comme une tablette du Dollarama : je recevais passivement et sans rouspéter, les nouveaux articles de la nouvelle saison à adopter.
Mais depuis que je suis mère de deux bibittes qui attrapent tous, TOUS les microbes; mon opinion a radicalement changé sur le sujet.
Maintenant, j’ai peur de l’hiver.
J’ai peur dès que mes enfants se mettent à tousser. Mes enfants ont eu des bronchiolites, des bronchites, des amygdalites, des otites, name it. Ils ont eu le streptocoque, la pneumonie pis pourquoi pas, une p’tite crise d’asthme à travers ça. Il n’y a pas un seul microbe qui n’a pas décidé de s’installer bien confortablement dans leurs bronches, leur gorge ou leurs oreilles.
Et chaque fois s’installe le creux… le vide… l’angoisse que laisse traîner derrière elle la culpabilité partout où elle passe.
Et si c’était de ma faute? Mangent-ils assez de légumes? Assez de vitamines? Assez de protéines? Vont-ils assez dehors? Suis-je allée assez rapidement chez le médecin et alouette. Ça, c’est simplement s’y on s’attarde à leur bilan santé.
Sinon ça ne s’arrête pas là. Ne-non. Autrement, je n’aurais pas eu l’idée d’en faire un billet de blogue franchement!
J’ai peur de l’hiver parce qu’en hiver les matins sont plus pénibles. Avant de partir pour l’école, il faut trouver les mitaines, le foulard et la tuque qui pour une raison obscure, ont trouvé refuge dans l’endroit le plus inusité de la maison. Oubliez la possibilité de les envoyer dehors jouer sur le terrain pendant que vous vous préparez tranquillement… Il fait – 1000 degrés et vous redoutez le moment d’ouvrir votre porte d’entrée sur le monde extérieur qui n’a rien de mieux à offrir qu’une température sous zéro et des arbres dénudés qui cherchent désespérément à survivre.
Rien ne m’attire de l’hiver. Tout est plus compliqué.
J’ai peur de l’hiver parce que je sais que je vais le passer à chercher des morceaux de vêtements chauds, à écouler les heures dans une salle d’attente chez le pédiatre ou à la pharmacie pour renouveler notre stock de sirop et de trempa.
J’ai peur de l’hiver parce que j’aime radicalement plus l’été. J’ai peur de l’hiver parce que je regrette son opposé.
J’ai peur de l’hiver parce que chaque fois que je mets le nez dehors, c’est plus fort que moi, tout mon esprit cherche le rayon de soleil qui sera assez chaud pour réchauffer mon cœur rendu aussi froid qu’un thermostat de cave abandonnée.