Hippocrate disait : d’abord, ne pas nuire! C’est d’une simplicité, mais c’est encore ce qu’on demande aux médecins de nos jours.
On pouvait lire hier sur les sites Internet de TVA et du Journal de Montréal que le Collège des médecins avait blâmé un gynécologue de Montréal pour des actes à caractère sexuel envers une patiente enceinte de 10 semaines. La nouvelle a choqué bon nombre de personnes puisqu’elle a été partagée plus de 4000 fois sur les réseaux sociaux. Tout le monde s’entendait pour dire que c’était épouvantable et qu’on était très heureux de l’issue du processus d’enquête : il a été déclaré coupable.
Pour ma part, ce qui m’a perturbée, à part la nature de la plainte portée par le couple de Montréal au printemps 2015, ce sont les mots employés dans l’accusation : le gynécologue aurait « nui à la dignité de sa profession ». On s’entend que la notion de dignité de la patiente, elle, est totalement minimisée, pour ne pas dire carrément évacuée!
C’est dégoûtant, mais aurait-il été seulement POSSIBLE de l’inculper d’autre chose? C’est là que ça se complique parce que, j’ai eu beau passer à travers la loi médicale et le Code des professions, rien n’indique nulle part que le Collège des médecins peut accuser un de ses membres d’autre chose que nuire à la sacro-sainte-image-de-dieux des médecins. On y trouve, par contre, des lignes et des lignes sur ce qui lui est strictement réservé! Là, les possibilités d’accusations de pratique illégale de la médecine sont pratiquement infinies!
C’est aberrant de voir que le Collège des médecins qui « a pour mission principale de protéger le public » n’a de marge de manœuvre que pour poursuivre ce même public!
Est-ce que ça vaut vraiment la peine de porter plainte au Collège des médecins? Ne devrait-on pas passer immédiatement au civil, voire au criminel dans ce genre de situation?
Sources :
https://www.journaldemontreal.com/2018/11/04/un-gynecologue-commente-le-sexe-de-sa-patiente
Déclaration de services au citoyen du Collège des médecins : http://www.cmq.org/pdf/divers/declaration-services-citoyens-ca-def-fr.pdf
Extrait du Code des professions de la loi médicale du Québec :
59.1. Constitue un acte dérogatoire à la dignité de sa profession le fait pour un professionnel, pendant la durée de la relation professionnelle qui s’établit avec la personne à qui il fournit des services, d’abuser de cette relation pour avoir avec elle des relations sexuelles, de poser des gestes abusifs à caractère sexuel ou de tenir des propos abusifs à caractère sexuel.